Transformation des grains
Indicateur de marge brute de la meunerie au plus bas depuis 2012 selon l'OFPM !
L’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges (OFPM) a publié son rapport le 15 juin 2021. La première transformation (meunerie/semoulerie) voit son indicateur de marge reculer entre 2019 et 2020.
L’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges (OFPM) a publié son rapport le 15 juin 2021. La première transformation (meunerie/semoulerie) voit son indicateur de marge reculer entre 2019 et 2020.
L’année 2020 a été particulièrement difficile pour les meuniers. Selon le rapport de l’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges (OFPM) du 15 juin, l’indicateur de marge brute des meuniers est tombé à son plus bas niveau depuis 2012, à seulement 0,17 euros par kilo de baguette vendue au détail (cf. graphe). « Cet indicateur ramené au prix moyen annuel au détail tous circuits de la baguette régresse également entre 2019 et 2020, passant de 6,3 % à 5,1 % », précise le rapport. Celui de l’aval de la meunerie grimpe, passant de 87,4% à 87,8%, et de l’amont de 6,3% à 6,5%.
L’OFPM détaille la raison justifiant la baisse de l’indicateur de marge de la meunerie : « en 2020, la valeur de la farine sortie meunerie ramenée à 1 kg de baguette s’établit à 0,39 €/kg de baguette au détail, en baisse de 0,02 points par rapport à 2019. Or, la valeur du blé tendre, ramenée à 1 kg de baguette s’établit à 0,23 €/kg de baguette au détail et progresse de 0,01 point ». La meunerie n’a donc pas profité de la légère montée annuelle du prix de la baguette, passant de 3,52 €/kg à 3,54 €/kg, et a encaissé la hausse du prix de la matière première.
Difficultés de collecter les données concernant les prix de la baguette
L’observatoire tient toutefois à préciser que la collecte des données, soit les prix moyens mensuels de la baguette, a été particulièrement difficile en 2020, du fait de la pandémie. Les enquêteurs de l’Insee ont en effet dû stopper le travail de terrain du printemps à l’automne 2020, et ont dû recourir à d’autres méthodologies (appel téléphonique, relevés de prix sur internet…), susceptible de générer un biais.
Hausse de 32% des ventes de farine en sachet entre 2019 et 2020
L’OFPM confirme la hausse des ventes de farine en sachets des meuniers liée à la pandémie de Covid-19 et les confinements. Elles atteignent en 2020 environ 222 000 t, en hausse de 32 % par rapport à l’an dernier.
Concernant la filière des pâtes alimentaires, l’OFPM indique que le prix du kg de pâtes alimentaires régresse légèrement sur la même période, passant de 1,36 €/kg à 1,35 €/kg. De son côté, la valeur du blé dur, ramenée à 1 kg de ces mêmes pâtes, progresse, passant de à 0,32 €/kg à 0,38 €/kg, compte tenu de la hausse annuelle du prix de la matière première. L’indicateur de marge de la grande distribution se stabilise à 0,24 €/t, alors que celui de la semoulerie régresse, passant de 0,72 €/t à 0,65 €/t, sachant qu’il était assez stable entre 2016 et 2019.
Pas de répercussion du coût de la matière première dans le prix au détail
« Comme cela était déjà le cas en 2019, l’augmentation du coût de la matière première en 2020 n’a pas été répercutée dans le prix au détail. […] Il apparaît donc que le maillon grande distribution (GMS) a pu conserver son niveau de marge brute dans le contexte de cette récente hausse du prix de la matière première blé dur tout en maintenant des prix au détail stabilisés », estime l'OFPM.
L'organisme révèle les effets de la crise de la pandémie de Covid-19 sur la consommation de pâtes alimentaires. Il explique que « la consommation de pâtes alimentaires par les ménages français subit une forte croissance, avec 594 000 t en 2020 environ contre 537 000 t en 2019 (…) L’Italie fut encore le principal fournisseur pour 64 % des pâtes importées en France mais la plus forte augmentation des volumes importés vient de l’Espagne (+20 %) ».
Hausse de la production de pâtes de 22 000 t en France entre 2019 et 2020
Pour faire face à la hausse de la demande, les semouliers ont produit 258 000 t de pâtes en 2020, contre 236 000 t en 2019. « Les besoins de la semoulerie française ont nécessité de plus gros achats de matière première auprès des fournisseurs français », précise l’OFPM.