Incertitudes sur les importations laitières chinoises en 2022
Il est quasi impossible d’évaluer le niveau des stocks chinois pour anticiper ce que pourraient être ses achats cette année.
Il est quasi impossible d’évaluer le niveau des stocks chinois pour anticiper ce que pourraient être ses achats cette année.
Les opérateurs de la filière laitière s’interrogent sur le niveau des achats de produits laitiers de la Chine pour 2022. Il faut dire que la Chine absorbe le quart des échanges internationaux, avec 22 millions de tonnes équivalent lait (TEL) sur les 88 millions de TEL estimées par la FAO.
La question aujourd’hui est de savoir quelle est la part de produits importés en 2021 qui a été consommée, et quelle est la part qui a été stockée ? « C’est quasiment impossible à évaluer », estime Marion Cassagnou, de l’Institut de l’élevage. D’un côté, les tendances de consommation restent globalement en hausse, surtout en matière grasse. Avec la Covid-19, de nombreuses publicités vantant les atouts des produits laitiers ont été diffusées afin d’encourager leur consommation.
D’un autre côté, il est aussi probable que des stocks de précaution ont été faits, par rapport aux incertitudes générées par les problèmes logistiques. Dans ce cas, vu les prix mondiaux particulièrement élevés actuellement, la Chine pourrait être moins présente aux achats durant l’année 2022, dans une certaine mesure.
Des importations en forte hausse en 2021
Car la Chine a été particulièrement gourmande en 2021. Ses achats ont encore progressé, pointe le service économique Abcis(1). C’est vrai pour toutes les catégories de produits laitiers, sauf pour la poudre de lait infantile qui a reculé de 22 % en 2021 par rapport à 2020, après une relative stabilité de 2018 à 2020. Pour les autres catégories, les importations chinoises ont augmenté de près de 41 % en crème, +13 % en beurre, +27 % en poudre maigre et +32 % en poudre grasse. Les importations de lait liquide sont encore en augmentation (+18 %), après deux années de hausse. Le fromage affiche sa plus forte progression (+36 %), après deux ans de croissance très timide. Les volumes importés restent réduits, pour une consommation de l’ordre de 0,2 kg/an/habitant selon l’USDA. Ce sont surtout les fromages ingrédients (mozzarella, fondu…) qui gagnent du terrain.