Grippe aviaire : une pression virale inédite
En France, comme en Europe, le nombre de foyers d’influenza H5N1 hautement pathogène va grandissant, en lien avec des contacts avec l’avifaune sauvage très largement contaminée.
En France, comme en Europe, le nombre de foyers d’influenza H5N1 hautement pathogène va grandissant, en lien avec des contacts avec l’avifaune sauvage très largement contaminée.
Cet été, la « trêve » des contaminations décelées dans l’avifaune sauvage n’a pas eu lieu, bien au contraire. Des milliers de cadavres d’oiseaux marins (Goélands et Fous de Bassan notamment) ont été découverts sur l’ensemble des côtes françaises allant de la Belgique à l’ile de Ré.
« Cette situation n’a jamais été rencontrée en France, du fait de son ampleur et de la période où les détections ont cours », déclare ce lundi matin le ministère de l’agriculture sur son site internet.
Le recensement officiel arrêté fin aout est loin d’être exhaustif. Depuis la mi-mai, il concerne 97 événements confirmés totalisant environ 1500 oiseaux retrouvés dans 16 départements. Pour la saison 2021-2022, le chiffre s’établissait à 72 évènements.
Ce constat évoque une installation des virus dans la faune résidente, alors qu’auparavant c’était les migrations descendantes ou remontantes qui apportaient les virus avec elles.
Une dizaine d’élevages et basse-cours contaminés en France
Bien que le niveau de risque reste réglementairement au niveau « négligeable », « le risque d’introduction du virus dans les élevages de volailles peut survenir à la faveur de mouvements de décantonnement de populations d’oiseaux sauvages » déclare la DGAL.
Effectivement, la dizaine de foyers détectés depuis le mois de juillet l’ont été dans des départements côtiers ou des lieux proches de plans d’eau.
En élevage, 7 foyers ont été confirmés depuis la fin juillet (jusqu'au 5 septembre) :
Un dans la Manche (Bricquebec courant juillet), un dans la Somme (Feuillères fin juillet), deux dans le Morbihan (Ploërmel et Ménéac, deuxième quinzaine d’août), un en Ille-et-Vilaine (fin août à Lanrelan), deux dans l’Ain (St Nizier le désert, Saint Paul de Varax début septembre).
Trois foyers ont également été confirmés dans des basses-cours (Ille-et-Vilaine fin août, Somme début septembre) et chez des oiseaux appelants (Somme).
Ce bilan aurait peut-être pu être plus lourd si les communes proches des cas sauvages n’avaient pas été placées en zones de contrôle temporaire (ZCT). Par ailleurs, la DGAL a décidé de mettre toute la Bretagne en ZCT dès le 10 août. Cette mesure a également été décidé en Loire Atlantique quelques jours plus tard après la découverte de goélands à la Turballe. Même décision prise en Vendée le 2 septembre.
D’autres pays européens en première ligne
Cette augmentation des foyers en élevage s’étend aux autres pays de l’Union européenne, essentiellement dans des élevages proches des côtes.
Sont particulièrement concernés le Royaume Uni (12 foyers depuis début aout), notamment touché dans le Devon, région face à la Bretagne, et les Pays Bas (12 foyers également).
En Allemagne, les 7 foyers se sont déclarés en Basse-Saxe, proche de la mer Baltique.
Le sud de l’Europe n’est pas en reste avec 2 foyers dans le sud de l’Espagne et 2 au sud du Portugal.