Grippe aviaire : Le virus H5N1 coupe la relance de Galliance, second volailler français
Installée en majorité dans la zone touchée par la grippe aviaire, la filiale volaille de chair du groupe coopératif Terrena est particulièrement impactée par l’épizootie d’influenza H5N1.
Installée en majorité dans la zone touchée par la grippe aviaire, la filiale volaille de chair du groupe coopératif Terrena est particulièrement impactée par l’épizootie d’influenza H5N1.
« La grippe aviaire aura des conséquences financières pour Terrena, car la volaille est une activité majeure. Mais le groupe n’est pas endetté.» Lors de la présentation des résultats le 3 mai, Olivier Chaillou, président, et Alain Le Floch, directeur, ont évoqué les lourdes conséquences de la grippe aviaire.
Sur 5 milliards €d’euros (Md €) de chiffre d’affaires en 2021, 1 Md € est lié à Galliance, pôle volaille de Terrena, auquel s’ajoute la nutrition animale. « 880 éleveurs sont touchés, 8000 bâtiments sont à l’arrêt. Nos 5 abattoirs de Loire-Atlantique, Vendée et Deux-Sèvres fonctionnent à 30-40 % et vont descendre à 20-30% ces prochains jours. L’activité de découpe est fortement ralentie. »
Mille six cents salariés sont au chômage partiel et Terrena leur a proposé 200 postes dans d’autres branches. Pour les éleveurs, la coopérative a mobilisé 15 M€ sous forme de report d’échéances des factures d’aliment et d’un soutien au revenu.
Retour en activité normale fin 2022
Dans un contexte marqué aussi par la forte hausse des coûts de production, le groupe n’envisage pas de retour à la normale avant fin 2022. « A partir du mois de juin, nous allons recommencer les mises en place par les poulets, puis les dindes, les canards, prévoit Olivier Chaillou. Il manquera des volailles festives en fin d’année. Tout dépendra aussi des disponibilités en animaux d'un jour, du rythme de désinfection des bâtiments et de l’évolution de la pandémie. »
« Une autre difficulté sera de retrouver nos places dans les linéaires des magasins et d’augmenter les tarifs, ajoute Alain Le Floch. Nous sommes très loin de ce qui serait nécessaire. »
Le groupe s’interroge aussi sur les leçons à tirer. « Grouper les structures de production près des abattoirs semblait logique au plan économique, analyse Olivier Chaillou. Mais nous devons réfléchir à la densité des élevages, à la localisation des reproducteurs, au croisement des flux des espèces, au vaccin… »
Malgré tout, le groupe garde sa trajectoire. Le nouvel abattoir d’Ancenis (44 M€ d’investissement) devrait être mis en service à l’automne.
Bonne performance de Galliance en 2021
En 2021, le Groupe Terrena a vu ses résultats progresser, avec 5 Mds€ de chiffre d’affaires (+242 M€), 137 M€ d’Ebidta (+ 24 M€) et un résultat net de 12,5 M€ (+10.4 M€).
La progression est liée notamment à la croissance de Galliance, dont l’Ebitda progresse de 127% grâce à la maîtrise industrielle et la bonne performance du bio et des produits élaborés.
169 200 tonnes de volailles vivantes ont été commercialisées. Quatre produits de canard « La Nouvelle Agriculture » ont été lancés.
Outre la construction de l’abattoir d’Ancenis, Galliance a investi dans la modernisation des installations de découpe et conditionnement du site de Nueil-les-Aubiers (79) et sur une nouvelle ligne de production de produits élaborés au Bignon (44).