Grippe aviaire : Le Sud-Ouest sort son plan Adour
Concoctée entre professionnels du Sud-Ouest depuis le mois de mars-avril, la dédensification des communes à très fort risque influenza est en passe d’être validée.
Concoctée entre professionnels du Sud-Ouest depuis le mois de mars-avril, la dédensification des communes à très fort risque influenza est en passe d’être validée.
Qui dit moins de lots, dit moins de foyers potentiels et surtout moins de risque d’une flambée généralisée de grippe aviaire. En pratique, les professionnels des filières longues avicoles du Sud-Ouest (1) ont décidé d’alléger les zones les plus denses en Galliformes et palmipèdes pendant le mois le plus à risque, c’est-à-dire du 15 décembre au 15 janvier.
Ce plan baptisé "Plan Adour" fait l’objet d’un projet d’accord interprofessionnel de l'interprofession du foie gras (Cifog) qui est en cours de rédaction par la commission ad hoc.
Il sera soumis à l’avis du Conseil d’Administration du Cifog la seconde semaine du mois de septembre.
La mise en place du plan impliquerait la non production d’environ 500 000 canards et de 600 000 volailles.
Selon l'association foie gras du sud-ouest (Palso), le manque à gagner serait de 12 millions d'euros pour les producteurs, organisations de production et entreprises. Dans un communiqué du 23 août, le Palso demande que cette démarche volontaire soit accompagnée financièrement. " N’est-il pas préférable de dépenser 12 millions d’euros, plutôt que de verser plus de 500 millions par an en indemnisations ? Nous comptons sur les autorités de l’Etat, des collectivités locales et de l’Union européenne pour imaginer une solution avec les organisations professionnelles nationales et régionales du Sud-Ouest à l’initiative de cette démarche ! "
Les 68 communes désignées sont celles ayant été systématiquement contaminées. Elles se trouvent essentiellement en Chalosse (Landes), mais aussi dans le Gers et les Pyrénées-Atlantiques.
Soixante et une communes se situent en zone à risque de diffusion (ZRD) où le nombre de lots de palmipèdes potentiellement présents par km² dépasse le seuil de 0,4 lot, correspondant à 19 % de la ZRD des départements 40-64-32-65, précise le Cifog. S'ajoutent 7 communes hors ZRD, mais ayant un haut potentiel de lots de Galliformes.
La mesure phare réside en un vide sanitaire de tous les canards (élevage et gavage), ce qui implique un arrêt progressif des mises en place de canetons les semaines précédentes. Les éleveurs en autarcie complète ne seront pas obligés de vider mais il leur sera demandé d’allonger leur vide jusqu’à quatre semaines.
La mise en place du plan impliquerait la non production d’environ 500 000 canards et de 600 000 volailles.
Pour les Gallus (hors poules pondeuses), le plan Adour vise une baisse de 40 % du cheptel dans les 20 communes les plus peuplées. L’idéal serait le zéro Gallus, à condition de trouver ailleurs des élevages de remplacement. En effet, ce plan impose une réorganisation coûteuse pour les organisations de production et pour les éleveurs dont le manque à gagner sera pris en charge par l’État à 100 % (indemnisation I3). Selon Christophe Bonno, directeur général de Maïsadour, ce plan allège le territoire de 500 000 canards et 600 000 volailles.
Le plan comprend aussi des mesures de surveillance plus actives (chiffonnettes d’environnement hebdomadaires, audit biosécurité, analyses 48 h avant transfert).
(1) chambres d’agriculture départementales, interprofessions volailles de chair (Airvol) et foie gras (Cifog), organisations de producteurs, associations de producteurs indépendants et Asavi (ex-Cluster biosécurité).