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[ Mise à jour le 9 mars - 22 h ] Grippe aviaire H5N1 : La Vendée mise sous cloche

Pour limiter l’extension de l’épizootie d’influenza aviaire H5N1 aux départements voisins de la Vendée, le ministère a annoncé un renforcement des mesures le 6 mars.

Canes reproductrices en Vendée. Une des priorités est de protéger les cheptels de reproducteurs pour relancer la production
© P. Le Douarin

Malgré les actions menées depuis le 24 février, la propagation des foyers de grippe aviaire de l’est de Challans vers Pouzauges n’a pas pu être évitée, puis l'incendie s'est propagé aux départements limitrophes (Loire-Atlantique, Maine et Loire, Deux Sèvres).

De 9 foyers vendéens recensés au 24, le compte officiel du ministère de l’agriculture s’établissait  74 le dimanche 6 mars.

Le 9 mars, le ministère indiquait 168 foyers en Vendée, 28 en Loire-Atlantique, 7 en Deux Sèvres et 5 en Maine et Loire, soit 208 foyers et une trentaine de suspicions par jour.

La plus grande inquiétude est que le virus franchisse la Loire et ne se dirige vers la Bretagne.

Au 8 mars, la zone réglementée a été étendue à toute la Vendée et une grande partie des trois départements touchés comme l'indique la carte ci-dessous.

Les foyers se situent très majoritairement dans une zone "à la fois sensible et stratégique car hébergeant de nombreux élevages d'animaux reproducteurs et de nombreux couvoirs de toutes les filières avicoles», souligne le ministère de l’agriculture.

Figer le cheptel pour stopper la propagation

Pour éteindre l'incendie sanitaire, le ministère de l'Agriculture a annoncé dimanche un renforcement des mesures, à savoir :

  • La suspension des expéditions de poussins et d'œufs à couver produits dans tous les couvoirs de la zone réglementée. Les oeufs de consommation ne seraient pas concernés, selon le syndicat des accouveurs (Sna). Ceux-ci dialoguent avec les autorités pour obtenir des dérogations, tant ce blocage pénalise toutes les filières. Selon le Sna, ces couvoirs bloqués représentent 60 % des canetons mulards français, 40% des poulettes, 70 % des pintadeaux et plus de 2 millions de poussins de chair par semaine (sur les 15 millions mis en place au niveau national).
  •  
  • Le dépeuplement des élevages de volailles autour des couvoirs et élevages de reproducteurs dans un périmètre de cinq kilomètres. Il y aurait 200 sites concernés;
  •  
  • L’élargissement de la zone de surveillance (44, 49, 79) avec interdiction de mouvements et de remises en place de volailles, sauf dérogation.

Cette stratégie visait à isoler le département pour éviter de contaminer les départements limitrophes fortement avicoles (Maine et Loire et Deux-Sèvres), ainsi que fermer la voie vers la Bretagne à travers la Loire Atlantique, pour l’instant indemne au nord de la Loire.

Vider peu à peu la zone atteinte

Mercredi 9 mars, la Chambre d'agriculture de Vendée a fait part des mesures à appliquer dans son département, citant la DDPP :

  • aucune mise en place d’animaux n'est possible ;
  • les galliformes peuvent sortir vers un abattoir situé en zone réglementée sous couvert d'un laissez-passer ;
  • les palmipèdes peuvent sortir vers un abattoir situé en zone réglementée sous couvert d'un laissez-passer : visite vétérinaire dans les 48h avant leur départ avec prélèvements (60 écouvillons trachéaux) pour dépistage virologique ;
  • aucune sortie de volailles prêtes à pondre (pondeuses et reproductrices) n'est possible ; les mouvements au sein des zones sont interdits ;
  • aucun mouvement de canards prêts à gaver sauf à destination d'un abattoir. Le transfert dans une salle de gavage présente sur place est possible ;
  • la sortie des œufs à couver des élevages repros est possible sous conditions ;
  • les oeufs de consommation peuvent être expédiés vers un centre d'emballage ou une casserie agréée situés dans la zone réglementée, sous conditions.
  • pour la sortie vers un centre ou une casserie agréée situé en zone indemne, l'accord de la DDPP de destination sera préalablement demandé et les conditions de sortie définies avec celle-ci.

La recherche des causes de la soudaine diffusion des virus H5N1 est en cours d’évaluation par les experts de l’Anses. Cet avis servira à définir une nouvelle adaptation des mesures de prévention.

Les capacités d'euthanasie et d'équarrissage sont saturées depuis plusieurs jours, de telle sorte que des solutions alternatives sont recherchées.

Depuis ce communiqué diffusé le 6 mars, la situation s'étant aggravée, de nouvelles mesures auraient été prises.

La Vendée devrait être dépeuplée de ses volailles dans la zone réglementée (comprenant également des communes limitrophes d'autres départements), en tentant de valoriser au maximum les animaux encore sains et proches de leur commercialisation. Nous ne savons quel "sort" sera réservé aux poules pondeuses d'oeufs de consommation.

En ce qui concerne la fourniture d’animaux d’un jour, il y a d'ores et déjà de fortes perturbations pour toutes les filières en France à court et moyen termes (en cas d’abattage de reproducteurs parentaux voire de grands parentaux), d’où l’importance de protéger ces « sites stratégiques ».

carte européenne des foyers de grippe aviaire déclarée (OIE, autorités sanitaires nationales, préfectures)

 

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