Vie des sols : « Mon objectif est d’améliorer la fertilité de mes terres à faible potentiel »
Romary Guillaume est polyculteur-éleveur à Chassigny en Haute-Marne. Il a entrepris de se former aux techniques de conservation des sols pour valoriser au mieux ses sols, notamment ceux à faible potentiel.
Romary Guillaume est polyculteur-éleveur à Chassigny en Haute-Marne. Il a entrepris de se former aux techniques de conservation des sols pour valoriser au mieux ses sols, notamment ceux à faible potentiel.
Nous sommes installés sur une zone argilo-calcaire, nous avons quelques bonnes terres avec une bonne profondeur de sol mais aussi des secteurs à faible potentiel et moins de 10 centimètres de sol. Historiquement, on travaillait nos sols mais nous avons décidé d’investir en Cuma dans du matériel de semis direct. Notre objectif était de moins travailler les terres peu productives et d’y implanter des couverts pour améliorer leur fertilité, ramener de la vie dans le sol et mieux retenir l’eau.
Pour maîtriser ces nouvelles pratiques, je suis une formation de 18 mois avec l’organisme Icosystème par le biais d’un groupe thématique sur la régénération des sols au sein de la coopérative EMC2. La formation se décompose en deux sessions, cet hiver et l’hiver prochain, avec à chaque fois des rendez-vous en présentiel et en visio.
Cette année, nous avons pu nous familiariser avec l’autodiagnostic de la ferme sur le bilan humique. L’objectif est de mesurer ce que l’on exporte et ce que l’on importe en matière organique. Comme nous sommes aussi éleveurs, notre bilan est plutôt à l’équilibre mais il est toujours possible d’améliorer les choses. Dans quatre ou cinq ans, on pourra refaire un bilan afin d’être le plus créditeur en matière organique possible grâce aux pratiques que nous mettons en place. Nous avons aussi appris à évaluer l’état physique de nos sols. La méthode, intitulée Speed, consiste à analyser des profils culturaux d’un mètre de long sur 50 centimètres de profondeur, prélevés à différents endroits de nos parcelles avec la fourche du télescopique. Cette connaissance m’a permis d’adapter mon travail du sol en fonction de son état. Nous avons aussi eu une formation sur la manière de gérer l’évolution des adventices présentes quand on ne travaille plus le sol. Au bout de cinq ou dix ans en semis direct, on sait qu’il faudra s’adapter.
Je suis convaincu qu’il faut se former pour rester performant et j’ai le sentiment que la jeune génération d’agriculteurs s’intéresse de près à la question des sols.