« Les semences certifiées sont pour moi l’assurance de la qualité et de la praticité »
Agriculteur en cours de conversion bio à Léglantiers dans l'Oise, Thomas Bourgeois est vice-président de la section céréales à paille et protéagineux de Semae et président de la Fnams(1). Il témoigne sur son soutien des semences certifiées.
Agriculteur en cours de conversion bio à Léglantiers dans l'Oise, Thomas Bourgeois est vice-président de la section céréales à paille et protéagineux de Semae et président de la Fnams(1). Il témoigne sur son soutien des semences certifiées.
Pourquoi privilégiez-vous l’utilisation de semences certifiées plutôt que fermières ?
Thomas Bourgeois - « J’y vois l’assurance de la qualité et de la praticité. Maintenant que je me convertis à l’agriculture biologique, je sais qu’avec des semences certifiées de blé, j’aurai l’assurance qu’elles sont indemnes de carie, sans oublier une faculté germinative dans les normes et un PMG précis me permettant un semis de précision de grains au mètre carré et non d’un nombre de kilos à l’hectare.
Avec ces semences, nous sommes sûrs de trouver la dose homologuée des produits appliqués dessus et une production de poussière réduite au possible pour assurer une protection haut de gamme. Sur ces points, les trieurs à façon sont toutefois presque aussi efficaces que les stations fixes pour produire des semences de qualité. En outre, les semences certifiées sont livrées en big bag, prêtes à l’emploi. C’est donc un gain de temps par rapport à une semence produite et traitée soi-même. »
Quel intérêt à soutenir la semence certifiée ?
T. B. - « Les royalties perçues au travers de la Criv (Contribution recherche innovation variétale) sur les récoltes de céréales sont plus importantes quand on achète des semences certifiées que si l’on fait des semences de ferme. Si l’on veut une innovation de pointe, répondre aux exigences de la nouvelle PAC et aux attentes sociétales, c’est-à-dire produire mieux avec moins de phytos, c’est la semence certifiée qui met le plus au pot sur la recherche variétale. Et cette production est à l’origine de nombreux emplois dans les stations de semences. »
Comment voyez-vous à l’avenir le soutien aux semences certifiées ?
T. B. - « Pour soutenir la recherche, on peut imaginer plusieurs moyens, comme augmenter la Criv ou indexer cette cotisation à l’hectare de céréales produites plutôt qu’au quintal récolté. Une telle taxe à l’hectare pour la recherche pourrait se faire au moment de la déclaration PAC. Une autre piste pour faire repartir les semences certifiées est d’étendre l’obligation de leur utilisation dans certaines filières de traçabilité aussi bien en meunerie, biscuiterie, que malterie comme cela existe déjà chez Lu Harmony ou CRC. Avec cette traçabilité, ces filières ont l’assurance que les variétés utilisées sont bien celles demandées dans les contrats. Enfin, si l’on arrive à faire bouger la réglementation pour l’utilisation de NBT(2) pour la création variétale, cela augmentera l’attrait des semences certifiées. »