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Ravageurs
Solutions limitées contre le taupin en pomme de terre

De moins en moins de produits efficaces contre ce ravageur sont disponibles.

Les tubercules de pomme de terre sont criblés de perforations après des attaques de taupins.
© Bodier/Arvalis

« Entre 5000 et 10000 hectares de pommes de terre sont touchées par le taupin », selon Philippe Larroudé, spécialiste d'Arvalis, qui se réfère à une étude datant de cinq ans pour chiffrer cette pression du ravageur. « Les attaques ont tendance à augmenter, notamment dans les régions où il y en avait peu, remarque le professionnel. C’est à mettre en relation avec la diminution des solutions chimiques de lutte contre ce ravageur. » Les attaques de taupins n’ont pas d’incidence sur le rendement de la pomme de terre mais elles déprécient la qualité des tubercules en y créant des perforations. Les lots destinés à des débouchés de qualités peuvent être réorientés.

Les insecticides antitaupin homologués sur pomme de terre sont limités. Ils se résument à des produits à base de pyréthrinoïdes (lambda-cyhalothrine) comme Karaté 0.4 GR ou Trika Expert, dont l’efficacité ne dépasse pas 30-40 % avec ces micro-granulés à appliquer dans la raie de plantation.

Dérogation espérée pour le Mocap

« Depuis trois ans, nous avons obtenu une dérogation annuelle pour l’utilisation du produit Mocap (éthoprophos) plus régulier et montrant une efficacité de 60-70 % », signale Philippe Larroudé qui espère une nouvelle autorisation en 2019 pour ce produit utilisé chez nos voisins belges ou italiens.

D’autres produits sont utilisables contre le taupin comme l’antinématodes Nemathorin. Mais Arvalis juge le produit d’efficacité trop irrégulière. Des essais sont réalisés avec le produit de biocontrôle Success GR dont l’efficacité sur pomme de terre contre les taupins est équivalente aux insecticides pyréthrinoïdes. Des solutions à base de champignons (Metarhizium, Beauveria bassiana) sont à l’étude de même que des granulés issus de transformation de graines de moutarde d’Éthiopie incorporés au sol (voir article principal).

Mais pour les parcelles connues pour être infestées, Philippe Larroudé conseille la combinaison de la lutte chimique avec des techniques agronomiques comme le travail du sol superficiel répété (de type déchaumage) en période estivale après une céréale à paille de manière à atteindre et détruire les œufs et jeunes larves.

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