Semis de printemps : « J’utilise la fraise rotative pour scalper mes couverts et réchauffer mes sols »
Benoît Serin, agriculteur bio sur 100 hectares en polyculture-élevage (canards) à Saint-Arailles, dans le Gers, met en place différents leviers pour réchauffer ses sols avant les semis de printemps.
Benoît Serin, agriculteur bio sur 100 hectares en polyculture-élevage (canards) à Saint-Arailles, dans le Gers, met en place différents leviers pour réchauffer ses sols avant les semis de printemps.
« Sur notre secteur, nous connaissons d’importants problèmes de fertilité des sols, qui sont souvent pauvres et peu profonds, en zone vallonnée, ce qui est propice à l’érosion. J’évite donc de travailler les sols en profondeur et pratique la mise en place de couverts végétaux. Or, en agriculture biologique, leur destruction ne peut pas se faire chimiquement.
J’ai donc investi, avec un autre agriculteur, dans du matériel spécifique l’année dernière : une fraise rotative, achetée 17 000 euros. Cette dernière, en plus de détruire les couverts et de booster l’activité biologique du sol, va contribuer à le travailler de manière superficielle et donc le réchauffer avant l’implantation d’une culture de printemps. Avant de semer, il est important de s’assurer que les résidus de couverts ont bien évolué, avec un changement de couleur, ce qui dépend des conditions météorologiques et de l’activité biologique.
La fraise rotative, que je passe généralement à partir de début mars et jusqu’à mi-avril, scalpe 100 % la végétation, et de manière précise, par exemple à 5 centimètres. Il faut prévoir un certain coût d’utilisation, à savoir 20 à 30 litres de carburant par hectare, et compter 10 euros par hectare en pièces d’usure.
Le passage de la fraise rotative s’effectue à 5 ou 6 km/h. Pour gérer les repousses, j’effectue ensuite un ou deux passages de vibroculteur à 10 cm maximum. Avec la fraise rotative, la destruction des couverts n’est plus un problème. Auparavant, j’effectuais beaucoup de passages avec un déchaumeur à dents. Parfois, selon les types de couverts, et notamment en cas de présence de graminées, on n’en venait pas à bout.
Les couverts mis en place sont des mélanges de type hiver (avoine d’hiver, féverole) ou été (sorgho fourrager, tournesol), et des couverts à la volée dans le blé (trèfle violet). Ce choix va de pair avec plusieurs objectifs : diversifier les techniques d’implantation, gagner du temps et s’adapter à la culture suivante. »