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Rhizomanie, rhizoctone brun, nématodes
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Du chemin reste à faire pour l´amélioration des variétés tolérantes ! Les quelques variétés tolérantes au nématode à kyste et au rhizoctone brun sont à réserver aux situations bien infestées. Contre la rhizomanie, l´offre variétale est très large et performante à tout point de vue.
Obtenir des variétés de betteraves à la fois tolérantes aux maladies ou aux ravageurs et productives demande une bonne dose de persévérance de la part des semenciers. Le rhizoctone brun en est un bon exemple. Une seule variété tolérante existe à ce jour sur le marché français : Laetitia. Christian Baril de KWS France Betteraves nous la présente : « C´est une variété double tolérante rhizomanie/rhizoctone brun. Elle est à utiliser dans les parcelles fortement infestées par le rhizoctone brun. » En terrain sain, le différentiel de rendement est, selon l´Institut Technique de la Betterave (ITB), de l´ordre de 10 % par rapport à des variétés classiques.
Christian Baril conseille « une densité de semis de Laetitia supérieure de 10 % à une variété classique pour compenser une énergie germinative un peu faible. »
La variété montre une sensibilité à la montée à graines dans certaines conditions. « Ce risque sera très faible dans des secteurs comme le sud de la Picardie, la Champagne, l´Alsace, la Bourgogne... », selon Jacques Fauchère, spécialiste variétés à l´ITB. Ce sont des régions à basse température au printemps et chaleur en été.
Risque de montée à graine en Normandie et Nord-Pas-de-Calais
Printemps froid et été chaud permettent l´alternance des phénomènes de vernalisation et dévernalisation ce qui diminue les risques de montée à graines chez les variétés sensibles. Tel n´est pas le cas en Normandie, Nord-Pas-de-Calais avec des températures estivales qui ne sont pas assez élevées. Il est risqué d´y semer Laetitia. Idem aux Pays-Bas, « où l´on a enregistré jusqu´à 50 % de montée à graines avec Laetitia cette année », relève Jacques Fauchère.
Dans ses recommandations, KWS ajoute qu´il faut décaler la période de semis de Laetitia. « Pour ne pas perturber la levée sur des terres froides et diminuer le risque de montées à graines », explique Jacques Fauchère. Des variétés de plusieurs semenciers sont en cours d´inscription. Elles garderaient une sensibilité à la montée à graine. Sélectionneur chez Vanderhave, Klaas Van der Woude relève que « ce type variétal manifeste une résistance efficace à la maladie seulement à partir du stade 10-12 feuilles de la betterave. Des attaques précoces de rhizoctone à la levée ne sont pas freinées. » Spécialiste protection des plantes de l´ITB, Claude Muchembled perçoit une extension importante du rhizoctone brun depuis une dizaine d´années en France. « En 2001, beaucoup d´attaques ont été signalées dans diverses régions. La maladie se développe par ronds où il y a destruction totale sur plusieurs dizaines de m2 voire jusqu´à un demi-hectare. » De quoi faire appel à Laetitia.
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Plusieurs variétés tolérantes au rhizoctone brun sont en cours d´inscription pour le marché français
Des variétés diminuent les risques de nématodes à kystes
Les anciens l´appellent la fatigue des terres. Les nématodes à kyste (Heterodera schachtii) font partie du paysage des betteraviers depuis des lustres, surtout dans des régions comme la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais. Les gènes de résistance à ce nématode existent dans une espèce sauvage de betterave, Beta procumbens. La sélection a permis d´obtenir des variétés de betteraves sucrières ayant intégré ce gène de tolérance. Les semenciers KWS et Hilleshög notamment proposent des variétés tolérantes. Une de ces variétés possède la double tolérance rhizomanie/nématode : Paulina.
Pour l´ITB, « le principal intérêt des variétés tolérantes aux nématodes réside dans leur faculté à diminuer l´inoculum du sol. » La différence de rendement de ces variétés entre parcelles saines et contaminées est d´environ 10 %. Autrement dit, ces variétés sont à réserver aux parcelles fortement contaminées.
Zones à nématodes touchées par la rhizomanie
« Les nématodes peuvent occasionner jusqu´à 30 % de pertes de rendement et augmentent la tare-terre, ajoute Christian Baril. Nous avons commercialisé 1800 unités de semences de Paulina en 2001. Nous prévoyons entre 4 et 5000 unités pour la prochaine campagne. »
L´intérêt des variétés double tolérantes comme Paulina est manifeste. « La majorité des zones à nématodes est aussi touchée par la rhizomanie, remarque Bruno Dequiedt, directeur de SES France. Les programmes de sélection classique piétinent un peu. Nous voulons arriver à une double tolérance à haut potentiel rendement et tant qu´on ne l´a pas obtenu, nous ne déposerons pas de variétés à l´inscription. Par contre, les recherches sur les OGM sont avancées... ». Mais indésirables dans le contexte actuel pour au moins quelques années.
Comme pour les variétés tolérantes au rhizoctone brun, celles tolérantes aux nématodes présentent quelques lacunes. « Elles sont plus sensibles à la montée à graines et « impures » sur la production de sucre ce qui rend plus difficile son extraction », précise Jacques Fauchère. Les multiples faiblesses des variétés tolérantes laissent du grain à moudre aux sélectionneurs.
Contre cercosporiose et aphanomyces : peu d´intérêt en France
Des variétés tolérantes à la cercosporiose tiennent une place non négligeables depuis des années dans les pays méditerranéens (Espagne, Italie...). En France, cette maladie foliaire est traitée efficacement par les fongicides. L´aphanomyces - différent de celui du pois - peut causer la perte de 30 à 40 % des pieds des betteraves. Mais cela arrive de façon très localisée en France - le Dijonnais est la région la plus concernée - et tous les cinq-dix ans. La variété Cadix (SES) se montrait tolérante à cette maladie. Mais la meilleure solution actuelle reste le traitement de semences avec du Tachigaren à 4200 g par quintal de semence.