Ravageur : la scutigérelle, un mille-pattes parmi les ennemis du maïs
Bien à l’abri dans les anfractuosités du sol, la scutigérelle consomme les racines des cultures au printemps. Le maïs est sa victime de prédilection.
Bien à l’abri dans les anfractuosités du sol, la scutigérelle consomme les racines des cultures au printemps. Le maïs est sa victime de prédilection.
Ravageur du sol apparenté aux mille-pattes (myriapodes), la scutigérelle se signale dans un champ de maïs par la disparition de plants, à des stades jeunes. Plus fréquemment, les attaques se traduisent par des plantes qui végètent, chétives, prenant une couleur violacée. Les symptômes sont visibles par foyers dans une parcelle, avec parfois des disparitions presque totales des plantes. Ils sont dus à la consommation des racines par les scutigérelles, ce que l’on peut constater en déterrant les pieds de maïs. Des racines sont rongées et le chevelu racinaire est anormalement peu développé.
Les individus de scutigérelles (Scutigerella immaculata) ne dépassent pas 8 mm de long chez l’adulte, qui possède 12 paires de pattes (de 6 à 12 chez la larve, plus petite). Ils sont blancs translucides et montrent des antennes assez longues. La scutigérelle se déplace très rapidement dans les fissures et petites cavités du sol. Ils fuient la lumière et sont donc difficiles à observer.
Comment combattre la scutigérelle ?
Agronomie : La préparation du semis devra aboutir à un sol bien rappuyé pour rendre moins faciles les déplacements et les attaques des scutigérelles. L’absence de macroporosité limite fortement leur incidence. Il est également conseillé de broyer et d’enfouir les résidus non dégradés de la culture précédente ou du couvert d’interculture. L’alternance de cultures d’été, de printemps et d’hiver limitera l’installation de ce ravageur dans le sol.
Variétés : Les variétés de maïs à bonne vigueur de départ se montreront moins vulnérables aux attaques de ravageurs du sol, dont les scutigérelles. Ne pas semer trop précocement pour obtenir des conditions de levées rapides.
Fertilisation : La fertilisation starter avec de l’engrais 18-46 favorise le développement rapide des racines du maïs et limite l’effet du ravageur.
Chimie : Actuellement, les produits microgranulés à base de pyréthrinoïdes sont les seuls produits homologués en France. Certains insecticides du sol utilisés aussi contre le taupin montrent une efficacité sur scutigérelle, jugée moyenne par Arvalis. C’est le cas des produits Karaté 0.4GR, de Trika Expert + Trika Lambda 1, voire de Force 1,5G, à condition de bien incorporer ce dernier à 3 cm au minimum. Les insecticides seront positionnés dans la raie de semis.
Cinq points clés sur la scutigérelle
La pomme de terre, la betterave et aussi les céréales à paille peuvent être attaquées par la scutigérelle, avec des foyers de plantes peu développées ou qui disparaissent, un système racinaire amoindri, des tubercules rongés…
Les sols frais, légers, aérés (préparations motteuses), riches en matière organique (avec des galeries de vers de terre) favorisent des populations élevées de myriapodes et sont propices aux attaques.
Le ressemis peut être nécessaire dans les secteurs touchés de la parcelle, en cas de fortes attaques précoces.
Un autre mille-pattes, le blaniule attaque aussi les parties souterraines du maïs avec une répartition en foyer. Il est de forme très différente de la scutigérelle : 10 à 20 mm de long, forme cylindrique, couleur jaune à brunâtre avec des taches rouge vif sur les côtés.
Les régions de la façade ouest montrent les fréquences les plus élevées de scutigérelles, surtout le sud de la Nouvelle-Aquitaine, le Gers et la Bretagne localement. Les bassins de l’Adour et de la Garonne sont les plus concernés par ce ravageur.
La scutigérelle n’est pas un insecte mais un myriapode (mille-pattes). Ce n’est pas un animal fouisseur. Ce mille-pattes effectue des déplacements en utilisant les anfractuosités du sol, jusqu’à 1 mètre en profondeur du sol.