Produits phytosanitaires : rebond du chiffre d’affaires chez les sociétés agrochimiques
Les sociétés agrochimiques enregistrent un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros en 2022 en France, 30 % supérieur à celui de 2021. Les raisons : l’inflation et des achats anticipés.
Les sociétés agrochimiques enregistrent un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros en 2022 en France, 30 % supérieur à celui de 2021. Les raisons : l’inflation et des achats anticipés.
Une hausse de plus de 30 % du chiffre d’affaires en un an : les sociétés phytosanitaires adhérentes de Phytéis (ex UIPP) enregistrent un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros (Mrd€) en 2022 contre 1,9 Mrd€ en 2021. « Cette augmentation est majoritairement due à l’inflation mais aussi à une certaine anticipation d’achats, interprète Bruno Baranne, président de Phytéis. Les dépôts de la distribution sont pleins à craquer. » Phytéis enregistre une hausse des quantités de matières actives en 2021 pour s’établir à 55 400 tonnes (contre 52 250 tonnes en 2020), due surtout à une augmentation d’utilisation de cuivre et de soufre, deux substances de biocontrôle et/ou utilisées en agriculture biologique.
Mais l’organisation met en avant la baisse en 22 ans de 54 % de ces quantités de matière actives (120 500 tonnes en 1999) et la hausse de la part des solutions utilisables en agriculture biologique. « Ces données montrent sur le long terme le recul de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques illustrant la dynamique de l’approche combinatoire ayant présidé au repositionnement du secteur en 2022, communique Phytéis. Cette approche repose sur quatre familles de solutions complémentaires entre elles : l’agronomie digitale (outils numériques d’aide à la décision), les biotechnologies (pour l’obtention de variétés tolérantes par exemple), la bioprotection et la phytopharmacie ciblée. »
Cette démarche répond au souhait de Phytéis, de ne pas avoir d’interdiction de produit phytosanitaire sans solution alternative, car cela mène à des impasses techniques. « Or, en France, 38 % des usages (contre un bioagresseur sur une culture donnée) ne sont pas pourvus en solutions de protection et 25 % des usages sont couverts par une seule solution technique », rapporte Bruno Barrane d’un rapport du CGAAER paru en février 2021. À préciser que ces manques concernent surtout des cultures mineures, le maraîchage, l’arboriculture fruitière, mais peu les grandes cultures.
À l’horizon 2030 au niveau européen, le secteur de l’agrochimie a prévu d’investir 10 Mrd€ dans le développement de solutions d’agronomie digitale et 4 Mrd€ dans celui de solutions de bioprotection. En France, cet investissement a été de 275 millions d’euros en 2022 pour ces solutions complémentaires aux phytos de synthèse.
EN CHIFFRES
Une petite part de ventes en biosolutions
96 % du marché des produits phyto est représenté par les adhérents de Phytéis, qui sont au nombre de 18 parmi lesquels les sociétés phyto les plus importantes : Syngenta, Bayer, BASF, Corteva, UPL…
5 % du chiffre d’affaires sont représentés par les solutions de biocontrôle (125 millions d’euros) chez les sociétés de Phytéis, soit 50 % du marché français,
41 millions d’euros de ventes de biostimulants par les sociétés de Phytéis sur un marché français de 70 millions d’euros (produits homologués),
1,8 million d’euros de ventes de solution d’agronomie digitale.