Produits bio : se démarquer des autres labels pour booster la demande
Qu’il s’agisse de la consommation à domicile ou de la restauration collective, le bio doit se frayer un chemin parmi les autres labels, alors que la communication a longtemps été négligée par la filière.
Qu’il s’agisse de la consommation à domicile ou de la restauration collective, le bio doit se frayer un chemin parmi les autres labels, alors que la communication a longtemps été négligée par la filière.
Le marché bio a perdu 5 % en valeur entre 2021 et 2022. Pire : la part du bio a reculé de 6,4 à 6 % dans les achats des ménages, alors que ce sont eux qui tirent le bio. L’inflation n’est pas seule en cause. « Il faut réexpliquer les promesses du label bio pour que la question du prix devienne accessoire », analyse Adrien Petit, directeur du Cluster bio Aura (1).
Mais la communication a longtemps été négligée car le bio se vendait tout seul. Et il y a eu des erreurs stratégiques. Le boom a conduit à imiter en bio les produits industriels conventionnels, or, cela ne fait que souligner l’écart de prix. Directrice du négoce ArcourBio, Ludivine Quillec abonde : « Face au HVE et au zéro résidu de phytos, on doit se réveiller ! Il n’est pas normal que le consommateur perde confiance dans le label, au vu du cahier des charges et de toutes les analyses que nous réalisons. »
Respecter la loi Egalim pour soutenir le bio
Pour la relance de la consommation à domicile (92 % du marché bio en valeur), un budget de communication de 15 M€ sur trois ans a été annoncé par le ministre le 21 septembre. Mais il y a un autre relais de croissance : la restauration commerciale et collective. « Si la loi Egalim était respectée avec 20 % de bio dans toutes les cantines au lieu de 7 %, cela représenterait un marché de 1,5 milliard d’euros : dommage de s’en priver ! », lâche Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio.
Ce marché croît lentement mais sûrement. Avec un chiffre d’affaires annuel de 45 M€, le réseau national Manger bio, fournisseur de la restauration collective en produits 100 % bio et majoritairement locaux, a encore vu son activité progresser de 15 % cette année. « Ce marché est porteur mais délicat à appréhender : les acteurs sont atomisés et l’organisation logistique est complexe », témoigne son président Vincent Rozé, président du réseau.
La restauration collective pèsera toujours moins que la consommation à domicile. Mais les élèves d’aujourd’hui sont les adultes de demain, qui auront peut-être le réflexe de mettre du bio dans leur panier.