« Notre marge brute moyenne en maïs semence est de 2 800 €/ha sur notre exploitation des Landes »
Bastien Porte est, avec son frère et sa mère, multiplicateur de semences à Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Ce travail est rémunérateur mais exigeant, et implique de pouvoir créer des îlots protégés, d’être en capacité d’irriguer, ou encore de savoir gérer une main-d’œuvre saisonnière.
Bastien Porte est, avec son frère et sa mère, multiplicateur de semences à Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Ce travail est rémunérateur mais exigeant, et implique de pouvoir créer des îlots protégés, d’être en capacité d’irriguer, ou encore de savoir gérer une main-d’œuvre saisonnière.

« Pour produire du maïs semence, il faut pouvoir faire des îlots protégés, à plus de 200 m du maïs consommation. Une solution est de s’entendre avec des voisins pour créer des îlots de semences et ainsi s’isoler des cultures voisines. Il faut aussi avoir une bonne capacité d’irrigation et disposer du matériel nécessaire. Nous avons sur l’exploitation deux castreuses, un semoir à mâle, du matériel de desherbinage, un épandeur en localisé, mais il est toujours possible de faire faire certains travaux par des tiers.
Faire des semences implique de gérer de la main-d’œuvre saisonnière. L’été, nous embauchons 40 jeunes pendant 15 jours pour la castration. Il faut aimer cela, et savoir faire face à des absences de dernier moment. Certains préfèrent déléguer la gestion du personnel à un groupement d’employeurs. Il faut enfin suivre un itinéraire technique qui nous est imposé, comme une ordonnance, et rester toujours à l’écoute de notre technicien. Du semis du premier mâle à la castration, phase la plus délicate où se joue la pureté variétale, c’est un travail à temps plein. Il faut être passionné.
Côté rémunération, nous avons coutume de dire qu’un hectare de maïs semence équivaut à 3 hectares de maïs conso. Celle-ci comprend une partie fixe, un prix au quintal calqué sur celui du maïs conso, et une part variable, ajustée entre un objectif (pureté variétale) et notre performance comparée aux autres agriculteurs du réseau. Notre marge brute est en moyenne de 2 800 €/ha. Il faut retrancher les charges de main-d’œuvre, soit 20 à 25 heures/ha et les charges de mécanisation. La culture se raisonne à l’échelle de la rotation car il est nécessaire d’intégrer la marge plus faible des cultures d’isolement qui nous sont imposées (sorgho ou blé tendre chez nous). »