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Désherbage : « j’ai arrêté le glyphosate tout en maîtrisant les adventices par de nouvelles pratiques »

Polyculteur éleveur à Le Pas (Mayenne), Éric De Beaudrap réduit au minimum l'utilisation de produits phyto en trouvant des alternatives non chimiques à la maîtrise des bioagresseurs.

« J’ai pris la décision de me passer du glyphosate un peu comme un défi sachant que cet herbicide doit être interdit à terme. Je souhaitais m’approprier les techniques permettant de le remplacer et j’ai intégré le réseau des fermes Dephy en 2011 suivi par la chambre d’agriculture. Jusqu’en 2012, j’ai utilisé le glyphosate dans un but "sécuritaire", à 2 l/ha pour me rassurer sur la bonne destruction des couverts gélifs et des vivaces avant le semis de maïs. Après cette date, j’ai privilégié une destruction mécanique par déchaumage, en devenant plus tolérant sur le salissement, modéré, de mes parcelles.

Le glyphosate n’était plus utilisé que ponctuellement sur des ronds d’adventices comme l’avoine à chapelet et sur des bordures de champs. J’ai arrêté définitivement son utilisation en 2019 et je suis revenu à la pratique du labour, qui est un des moyens de se passer de l’herbicide, entre autres pour enfouir les touffes de ray-grass avant maïs. Pour les bordures de champ, je recours au déchaumeur dorénavant, et au débroussaillage au niveau des talus. Concernant mes couverts d’interculture, j’en valorise une partie en dérobé, ensilé avant maïs ou pâturé. Un labour est ensuite effectué.

Outre le retrait du glyphosate, je suis dans une démarche de réduction des phytos. Je gère différemment la lutte contre les adventices sur mes blés en effectuant dorénavant un à deux faux-semis entre l’ensilage du maïs et le semis du blé, lorsque la météo le permet. C’est efficace. Je vais limiter le désherbage chimique à une intervention à l’automne. J’ai acheté une herse étrille d’occasion de 9 mètres (4 000 euros) que je vais utiliser sur maïs avec deux passages à l’aveugle avant la levée de la culture. Le décalage des dates de semis m’aide à réaliser des interventions mécaniques contre les adventices. L’abandon du glyphosate m’a amené à passer davantage de temps dans les champs. Mais je fais faire le labour par une entreprise, ce qui me coûte 108 €/heure pour une vitesse de travail entre 1,4 à 1,7 ha/h selon les parcelles. Le labour apporte une simplification dans la gestion des adventices compliquées alors que précédemment, j’effectuais un travail cultural avec plusieurs passages de vibroculteur, cultivateur ou déchaumeur à disque. J’ai par ailleurs fait une demande de crédit d’impôt sur la non utilisation du glyphosate, qui peut permettre d’économiser 2 500 euros par associé. »

 

 
Désherbage : « j’ai arrêté le glyphosate tout en maîtrisant les adventices par de nouvelles pratiques »

 

Gaec de Barada avec Francky Champain. 138 ha dont 50 de maïs ensilage, 34 de blé tendre, 6 de triticale, prairies. Couvert d’interculture gélif (20 ha d’un mélange moutarde, radis fourrager, phacélie, avoine et trèfle d’Alexandrie) et dérobé (30 ha de trèfle incarnat avec ray-grass d’Italie ou seigle). Élevages laitier, bovin et porcin.

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