Ne pas laisser de sol nu pour profiter des bienfaits de la rhizosphère
Pour respecter au mieux les interactions bénéfiques au sein de la rhizosphère des cultures, un facteur essentiel est de proscrire le sol nu.
Pour respecter au mieux les interactions bénéfiques au sein de la rhizosphère des cultures, un facteur essentiel est de proscrire le sol nu.
« Il faut absolument couvrir les sols pour avoir des racines tout le temps », signifie Virginie Riou, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. « Ces racines enclenchent toute la chaîne trophique du sol », ajoute Jean-François Vian, Isara (Lyon). Il faut choisir des couverts végétaux et des cultures de la rotation en conséquence. « Dans les couverts d’interculture, les brassicacées en pur (= crucifères : moutardes, navettes…) sont à éviter car leur effet est négatif sur la production de mycorhizes. Un couvert comportant un minimum de légumineuses est toujours bénéfique », conseille Jean-François Vian. Les graminées sont également intéressantes avec leur système racinaire fasciculé favorable à la structure du sol. Dans la rotation culturale, le retour trop fréquent de cultures de la famille des crucifères (colza) et de chénopodiacées (betteraves) est, encore une fois, défavorable à la formation de mycorhizes. « La présence de légumineuses (pois, féveroles, soja, luzerne…) est utile car l’activité rhizosphérique qu’elles génèrent est intéressante pour stimuler toutes les communautés d’organismes du sol", précise Jean-François Vian.
Réduire les perturbations mécaniques
Quant à la gestion du sol, l’idéal est de réduire au maximum les perturbations mécaniques. « La communauté rhizosphérique est plus riche en sol non labouré et surtout en semis direct, notamment pour les mycorhizes. Mais cela ne signifie pas que ces dernières disparaissent des sols labourés. Dans les systèmes sans labour, les mycorhizes sont capables de coloniser les plantes plus tôt, explique l’expert. Mais parfois, des techniques culturales simplifiées revenant fréquemment sur une campagne de culture sont pires qu’un labour fait une fois. » Les produits phytosanitaires, notamment les fongicides, sont à utiliser avec modération de même que les engrais de synthèse pour rendre optimal le fonctionnement de la rhizosphère.