Maïs : l'AGPM réclame des moyens de production garantis pour relancer les surfaces
L’association générale des producteurs de maïs (AGPM) souhaite relancer les surfaces de maïs après 10 ans de baisse. Elle réclame des moyens de production et un meilleur accès à l’eau pour convaincre les producteurs de choisir cette culture.
L’association générale des producteurs de maïs (AGPM) souhaite relancer les surfaces de maïs après 10 ans de baisse. Elle réclame des moyens de production et un meilleur accès à l’eau pour convaincre les producteurs de choisir cette culture.
Les surfaces de maïs, grains et fourrages, s’établissent en France à 2,5 millions d’hectares. En dix ans, le recul est de près de 500 000 ha. Rien qu’en 2023, la sole de maïs a reculé de 150 000 ha. Face à cette situation, l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM, FNSEA) tire la sonnette d’alarme. « Nous avons besoin de retrouver du potentiel de production à l’heure où l’Union européenne importe 25 % de ses besoins en maïs », rappelle Franck Laborde, président de l’AGPM, lors d’une conférence organisée le 30 janvier. L’organisation ambitionne de retrouver le niveau de production de 3 millions d’hectares atteint au début des années 2010.
Préserver l’écosystème de la filière maïs
L’enjeu est stratégique selon Franck Laborde. « Si les surfaces de maïs décroissent trop, le risque est que les acteurs de la filière en amont et en aval ne s’intéressent plus à la production, avance le responsable. Pourtant l’économie de certains territoires ruraux, notamment dans le Sud-Ouest, est très dépendante de cette filière. »
La production de maïs conditionnée à la préservation des moyens de production
Pour que les surfaces repartent à la hausse, certaines conditions doivent être réunies estime Franck Laborde, qui s’inquiète notamment de la disparition de molécules sans solutions alternatives pour le désherbage du maïs. « L’interdiction du S-métolachlore est par exemple très problématique pour la filière maïs doux et semences, avance-t-il. Les producteurs sont dans une impasse technique avec des produits qui ne sont pas sélectifs. Nous avons besoin d’anticipation et d’investissement fort dans la recherche d’alternatives. »
L’accès à l’eau est aussi stratégique. L’AGPM réclame une révision de l’arrêté Plan eau de juillet 2021 qui « empêche le développement de stockage en raison des zones humides ». « La question de l’eau n’est pas sans rappeler la multirisque climatique, avance Franck Laborde. Il y a 20 ans, c’était un sujet maïs qui ne concernait que le Sud-Ouest, aujourd’hui, toutes les filières et tous les territoires sont concernés. C’est en train de prendre la même tournure sur l’eau. » Il ajoute : « Pour préparer l’avenir, il faut garantir un accès à l’eau aux agriculteurs sur l’ensemble de nos territoires ».
Gérer le risque et les coûts de production en maïs
Sur l’assurance multirisque, l’AGPM constate une légère progression des surfaces assurées qui atteignent près de 40 %. « Nous sommes toutefois très vigilants car on sent une volonté des assureurs d’augmenter les tarifs des primes d’assurance », signale Franck Laborde.
L’AGPM souhaite aussi accompagner les producteurs dans la maîtrise de leurs charges dans un contexte de baisse continue des cours depuis 2022 (165-185 €/t actuellement). « Nous menons un travail en interne pour optimiser les charges à l’hectare en fonction du potentiel de production, explique le responsable. Cela passe notamment par une meilleure caractérisation des rendements en fonction des contextes pédoclimatiques. » Il ajoute que des marges de progrès sont possibles en matière de baisse des intrants mais à condition de pouvoir bénéficier de technologies comme les NBT.