Lutte contre l’érosion : « J’ai implanté 7 kilomètres de bandes de miscanthus pour faire obstacle au ruissellement »
Agriculteur à Goderville (Seine-Maritime), Simon Avenel a réduit la taille de ses parcelles et planté du miscanthus en plusieurs bandes. Il a trouvé une valorisation économique à cette espèce tout en améliorant la protection de ses sols.
Agriculteur à Goderville (Seine-Maritime), Simon Avenel a réduit la taille de ses parcelles et planté du miscanthus en plusieurs bandes. Il a trouvé une valorisation économique à cette espèce tout en améliorant la protection de ses sols.
Sur mes sols limoneux, des ravines jusqu’à 50 cm de profondeur ont pu se créer par le passé à cause de l’érosion. Mon père est passé en non-labour, ce qui limite ce risque. Je me suis installé en 2009. En 2014, j’ai redécoupé le parcellaire de Goderville en passant de 13 à 30 parcelles pour réduire significativement leur taille à 6 hectares au maximum. Entre les blocs de parcelles, j’ai commencé à implanter en 2017 des bandes de miscanthus de 8 mètres de large avec parfois des bandes enherbées en bordure.
La distance maximale entre deux bandes est de trois largeurs de pulvérisateurs, soit 110 mètres. Le ruissellement trouve ainsi des obstacles et ne peut pas prendre de la vitesse. L’érosion du sol est freinée. Avec la chambre d’agriculture, j’ai trouvé une valorisation du miscanthus qui est très coûteux à l’implantation (3000 €/ha). Il est conditionné pour du paillage horticole et de la litière équine. À l’hectare, la marge dégagée est supérieure à celle du blé ou du colza.
J’ai ajouté des cultures de printemps pour allonger ma rotation comme la féverole et le maïs. Sur les blocs de parcelles, j’alterne les cultures d’hiver et de printemps de façon à ne pas avoir une trop grande surface en monoculture où le ruissellement serait plus important. Un labour a été conservé tous les 6 à 7 ans dans la rotation, avant pomme de terre, voire lin. Les couverts d’interculture sont implantés en direct sur les chaumes avec un semoir Primera d’Amazone qui perturbe peu le sol. Ils se composent de trois à six espèces.
Sur mes parcelles situées à Bec-de-Mortagne, j’ai implanté des haies sur 2,5 km perpendiculairement aux passages d’eau, subventionnées à 100 %. Il y a toujours 110 mètres de distance entre haies. Sur une parcelle de 4,5 hectares dominant une vallée, je projette de planter des arbres en agroforesterie en rangées enherbées larges de 6 mètres tous les 36 mètres, idéal pour lutter contre l’érosion et important pour protéger les nappes d’eau. Les ravines, ça n’existe plus. »