Les mesures agro-environnementales climatiques, MAE nouvelle génération
Les nouvelles mesures agro-environnementales dites climatiques ont pour ambition de modifier en profondeur le système de production. Pas si simple.
Avec la PAC de l'après 2015 arrivent les mesures agro-environnementales étendues à la problématiques climatique (MAEC). Deux d'entre-elles sont spécifiques aux exploitations céréalières ; la MAEC systèmes grandes cultures et celle destinée aux zones intermédiaires, sous réserve de validation par Bruxelles.
Jusqu’alors, chaque MAE correspondait à un engagement sur une mesure ponc- tuelle contractualisée sur quelques hectares, comme la réduction des produits phyto ou de l’azote. Désormais, l’agriculteur doit entrer dans une nouvelle dimension car le but est de modifier l'ensemble du système d'exploitation, en agissant à la fois sur une baisse de l'usage des produits phyto, une diversité de l'assolement, une introduction des légumineuses, une gestion économe de la fertilisation azotée et même le développement d’infrastructures agro-écologiques.
Le montant de la rémunération de la MAEC grandes cultures va de 92 euros à 235 euros par hectare selon la région et le niveau d’engagement. La MAEC gran- des cultures adaptée aux zones intermédiaires est une demande de la profession agricole afin de créer une mesure répondant à la problématique des exploitations ayant un moindre poten- tiel agronomique. Dans le cahier des charges, les seuils à respecter sont inférieurs à ceux de la MAEC grandes cultures. En région Centre, les chambres d’agriculture ont effectué des tests sur une cinquantaine d’exploitations localisées dans des territoires à enjeux eau et biodiversité. Le but était d’analyser la faisabilité des MAEC.
La baisse en herbicides est difficilement atteignable
Trente-trois exploitations ont été enquêtées pour tester la MAEC grandes cultures, dont neuf en zone intermédiaire. « Le cahier des charges MAEC grandes cultures actuel est hors de portée, même avec un changement important du système d’exploitation, conclut Nathalie Blanloeil, chargée de mission environne- ment de la chambre régionale d’Agriculture du Centre. C’est la baisse de l’indice de fréquence de traitement (IFT) herbicides qui pose problème dans la région. Les causes sont multiples : une simplification non maîtrisée du travail du sol, le développement d’adventices résistantes aux herbicides mais aussi la présence de cultures spécialisées.
La MAEC spécifique aux zones inter- médiaires est plus accessible sur le critère IFT herbicides – la réduction à atteindre est de 20 % la cinquième année, au lieu de 30 % pour la mesure classique. Globalement, les critères « balance globale azotée » – permettant d’évaluer l’équilibre entre les apports et les exportations en azote – et « surface d’intérêt écologique » sont respectés sur les exploitations enquêtées « sous réserve d’une clarification et d’une simplification des modalités de calcul », souligne Nathalie Blanloeil.
La spécialiste met en garde les agriculteurs : « seuls ceux qui sont équipés d’un outil de gestion de parcelles informatisé peuvent s’engager dans ces MAEC. Même ainsi, il faut au moins deux jours de collecte et d’analyse des données par dossier pour vérifier la faisabilité de la contractualisation.
Pour en savoir plus sur les conclusions du test en région Centre.
MAEC GRANDES CULTURES EN ZONE INTERMÉDIAIRE
Un croissant allant de la Lorraine à la Charente-Maritime
Seules les exploitations à dominante céréalière et oléoprotéagineuse peuvent prétendre à la MAEC grandes cultures en zone intermédiaire. Elles devront répondre à deux critères d’éligibilité (part minimale de cultures arables et nombre maximum d’UGB) à définir régionalement. Les exploitations doivent se situer dans la zone qui englobe 17 départements en totalité et 7 en partie. Le montant de l’indemnité est de 74 euros par hectare et par an. La mesure ne sera accessible que sur des territoires spécifiques avec un porteur de projet.