Désherbage/fin du glyphosate : un surcoût proche de 80 €/ha en semis direct (Inrae)
L’Inrae a publié une étude exposant l’impact de l’interdiction du glyphosate sur différents systèmes de grandes cultures.
L’Inrae a publié une étude exposant l’impact de l’interdiction du glyphosate sur différents systèmes de grandes cultures.
En l’absence du glyphosate, il sera plus coûteux de contrôler les adventices. L’Inrae a publié une étude le 9 juin précisant ce niveau de surcoût selon le mode de production agricole, en comparant situations avec et sans glyphosate, toutes choses égales par ailleurs (jumelles statistiques). Sans surprise, ce sont les agriculteurs adeptes du semis direct qui pâtiront le plus du retrait de cet herbicide total. « Pour permettre de contrôler les adventices de manière satisfaisante, la mise en œuvre d’une stratégie de travail du sol à labour fréquent sans glyphosate engendre un surcoût moyen estimé à 79,83 €/ha, détaille l’Inrae. Le surcoût lié au travail du sol, de 102,86 €/ha, n’est compensé que par une économie de 23,57 €/ha sur les traitements herbicides au glyphosate, coût de pulvérisation compris. »
Même dans des scénarios où le recours au labour ne serait qu’occasionnel (une fois ou deux tous les six ans), le surcoût resterait élevé : 73 €/ha. L’Inrae note que pour 35 % des surfaces en semis direct, il n’a pas été trouvé de jumelles statistiques dans les surfaces labourées, même peu fréquemment. Au passage, on apprend dans le rapport que les surfaces de grandes cultures en semis direct représentent 1,7 % des 21 millions d’hectares des terres arables et prairies permanentes reprises dans l’enquête Pratiques culturales sur les grandes cultures et prairies de 2017.
Près de 20 % des parcelles de grandes cultures reçoivent du glyphosate chaque année
Pour les situations en techniques culturales simplifiées (18,1 % des surfaces), le surcoût du retrait du glyphosate est moins élevé : un peu plus de 25 €/ha par an en moyenne. Et pour les 80 % de surfaces labourées au moins occasionnellement, l’impact est de moins de 10 €/ha. Le rapport de l’Inrae est une mine d’information sur les modes d’utilisation du glyphosate en France. Près de 20 % des parcelles de grandes cultures reçoivent au moins un traitement au glyphosate avec une quantité de substance active de 824,5 g/ha. La lutte contre les adventices et repousses à l’interculture représente 78 % des usages, la destruction des couverts végétaux, 16 %...