Jaunisse betterave: des alternatives aux néonicotinoïdes efficaces à condition de les associer (Anses)
Des efficacités qui n’atteignent pas celles des insecticides de synthèse, à moins de combiner plusieurs leviers. Tel est en résumé le dernier avis de l’Anses sur les méthodes de lutte alternatives aux néonicotinoïdes contre les pucerons de la jaunisse sur betterave.
Des efficacités qui n’atteignent pas celles des insecticides de synthèse, à moins de combiner plusieurs leviers. Tel est en résumé le dernier avis de l’Anses sur les méthodes de lutte alternatives aux néonicotinoïdes contre les pucerons de la jaunisse sur betterave.
Début juin 2021, l’Anses a remis son avis reposant sur un Rapport d’expertise collective sur « l’Efficacité des traitements disponibles pour lutter contre les pucerons de la betterave ». Plus clairement, il s’agit de trouver des solutions alternatives aux néonicotinoïdes pour lutter contre les virus de la jaunisse transmis par des pucerons.
Faute d’avoir la solution miracle pour remplacer à terme les néonicotinoïdes avec une performance identique, l’Anses préconise « la combinaison de plusieurs de ces méthodes pour obtenir une efficacité suffisante et durable. Utilisées seules, ces méthodes ont des efficacités insuffisantes pour réduire les niveaux de dégâts sous le seuil d’acceptabilité commerciale. »
Sur la base d’une analyse de près de 4000 références bibliographiques, l’Anses réactualise un avis émis en 2018. Le rapport d’expertise met en avant l’efficacité d’insecticides foliaires déjà disponibles à base de flonicamide (Teppeki) et de spirotetramat (Movento). Ces insecticides ont toutefois montré leurs limites lors de la pullulation de pucerons constatée en 2020.
Les autres méthodes étudiées montrent globalement un niveau d’efficacité moindre, mais plus durables, les spécialités chimiques pouvant générer des résistances des pucerons à terme. Les méthodes culturales (paillage, fertilisation, associations végétales…) se montreraient relativement performantes tout étant facilement opérationnelles. Il en est de même des produits phytosanitaires d’origine naturelle. Mais le rapport ne mentionne pas le coût économique de tels produits ou méthodes. L’efficacité des autres solutions (médiateurs chimiques, microorganismes, macroorganismes, stimulateurs de défense des plantes…) est plus en retrait. Un programme de recherche de 20 millions d'euros a été lancé à l'automne dernier pour mieux identifier le mode de propagation des virus et les modes d'action des outils disponibles pour l'enrayer.
Qu’en est-il des variétés de betteraves tolérantes aux virus de la jaunisse ? « Leur déploiement semble une option très prometteuse car de nombreux gènes de résistance ont récemment été identifiés, explique le rapport. Cette méthode aurait de plus l’avantage de l’efficacité et de la facilité de mise en œuvre pour les agriculteurs, sans impact négatif sur l’environnement. Des obstacles doivent cependant être rapidement levés pour permettre l’introduction de ces gènes de résistance dans des variétés commerciales. »