Glyphosate : prolongation jusqu'à 2023 en vue pour l'usage de l'herbicide
Le dossier pour l’évaluation du glyphosate dans l’Union européenne s’épaissit à tel point que les autorités doivent reporter son examen.
Le dossier pour l’évaluation du glyphosate dans l’Union européenne s’épaissit à tel point que les autorités doivent reporter son examen.
La décision pour le renouvellement ou non de l’autorisation du glyphosate dans l’UE, fixée à décembre 2022, sera sans doute reportée d’un an. Les agences européennes de sécurité des aliments (Efsa) et des produits chimiques (Echa) croulent sous les commentaires issus des consultations publiques. Ils s’ajoutent à « une quantité de données scientifiques beaucoup plus importante que les informations disponibles habituellement dans le cadre de ce type d’évaluation », communiquait l’Efsa le 10 mai. L’ensemble de ces contributions constitue un dossier de 3 000 pages, « qui doit être étudié et servira de base à l’élaboration du rapport de renouvellement mis à jour ». Composé de quatre États membres de l’UE dont la France, le groupe d’évaluation du glyphosate (AGG) a informé qu’il prévoyait de soumettre son rapport mis à jour d’ici le 30 septembre 2022.
L’Efsa a donc revu son calendrier de réévaluation du glyphosate. Les experts de l’Efsa et des États membres de l’UE se réuniront pour procéder à l’examen par les pairs du rapport d’évaluation de renouvellement en novembre-décembre 2022. Les conclusions de l’examen ne seront mises à disposition de la Commission européenne et des États membres qu’en juillet 2023. Seront évalués tous les risques possibles que l’exposition au glyphosate pourrait présenter pour les humains, les animaux et l’environnement.
Stella Kyriakides, commissaire à la Santé, a réagi à l’annonce de report de calendrier : « Je suis profondément préoccupée par le retard de l’évaluation du glyphosate… J’ai demandé aux agences de faire tout leur possible pour achever leurs travaux dans les meilleurs délais. Mais il est important que toutes les nouvelles preuves soient soigneusement examinées et prises en compte. » Des ONG comme Pesticide Action Network Europe qui s’opposent au renouvellement de l’autorisation de l’herbicide dénoncent ce nouveau calendrier qui « pourrait conduire à une nouvelle année d’utilisation généralisée dans l’UE ».