Aller au contenu principal

Thierry Maillier, dans les Yvelines : « En 2021, je sèmerai dix-huit hectares de sorgho grain »

Il est l’initiateur de la culture du sorgho grain sur son territoire, à la croisée entre les Yvelines, la Normandie et la région Centre. Thierry Maillier voit dans cette graminée tropicale un débouché adapté aux excès du climat.

Thierry Maillier est agriculteur dans les Yvelines. "Les rendements du sorgho atteignent parfois les 100 quintaux/hectare." © C. Baudart
Thierry Maillier est agriculteur dans les Yvelines. "Les rendements du sorgho atteignent parfois les 100 quintaux/hectare."
© C. Baudart

Thierry Maillier cultive 230 hectares de grandes cultures. La diversification des cultures, cet administrateur de la coopérative Natup connaît bien : il a tenté le chanvre il y a quatre ans, mais les débouchés sont restés inexistants. Il cultive les betteraves en sec, dans le contexte de jaunisse que l’on sait. La féverole de printemps n'est pas plus satisfaisante. « Avec les excès du climat, ce n’est plus possible. Mes féveroles n’ont pas supporté le coup de chaud de fin juin : leurs besoins en eau ne coïncident plus avec la pluviométrie. Elles font 5 quintaux/hectare. En 2021, elles disparaîtront de mon assolement ».

Un semis dans un sol très sec

En 2019, Thierry Maillier a semé un hectare de sorgho. « Sur une petite surface, l’enjeu était faible, le technicien de la Chambre d’agriculture m’a suivi et ça m’a permis de me faire une bonne idée sur cette culture. J’ai semé au 15 mai et récolté après les semis du blé, pour un rendement autour de 55 q/ha à 21 % d’humidité. »

L'agriculteur a contacté cette année les équipes de Natup, pour voir s'il était possible d'imaginer quelque chose en termes de commercialisation. Un protocole d'essai a été monté avec la Chambre d'agriculture et 6 hectares ont été semées avec différentes variétés, autour du 20 mai, dans un sol très sec. « La levée a été homogène et très rapide, rapporte Thierry Maillier. C’est une culture qui tient vraiment bien au sec. Entre la levée et le 15 août, il est tombé moins de 50 mm. Ensuite, nous avons eu presque 120 millimètres en trois semaines et le cycle s’est poursuivi. »

 

Avec 300 € de charges opérationnelles, le sorgho est moins cher à produire qu'un maïs

En terme économique, le sorgho est moins cher à produire qu’un maïs : il faut compter 300 euros de charges opérationnelles, dont 80 euros à l'hectare pour un programme herbicide haut de gamme, 140 euros/hectare de semences et 80 euros/hectares de fertilisation. « La récolte permet d’économiser 100 euros à l'hectare par rapport au maïs : elle s’effectue avec une coupe à blé classique, ce qui évite le recours à un prestataire. La récolte a eu lieu à la mi-octobre en très bonnes conditions. Le rendement moyen est de 80 quintaux/hectares, ce qui est nettement supérieur à l’an passé, même si les rendements de sorgho atteignent parfois 100 quintaux/hectare. Ma densité de semis était très proche de l’optimum, à 350 000 grains/hectares, ce qui n’était pas le cas en 2019. En revanche, les frais de séchage seront supérieurs et constituent un point important : le lot est à 25% d'humidité. Quoi qu’il en soit, ça équivaut à un blé : en 2021, j’en cultiverai dix-huit hectares. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Parcelle en jahère.</em>
Jachères de plus de 5 ans : comment les garder en terres arables en 2025 ?

La question de la requalification des jachères de plus de 5 ans en prairies permanentes restait en suspens après les…

<em class="placeholder">Sol nu après une récolte partielle du maïs grain.</em>
Culture secondaire et PAC : des dérogations à leur implantation dans certaines zones

Le contexte météorologique de cet automne 2024 n’ayant permis, l’implantation des cultures secondaires avant le 1er …

<em class="placeholder">Moisson du Colza dans les plaines cerealieres de la Marne. Agriculteur moissonnant sa parcelle de Colza avec une moissonneuse bateuse Claas 740 Lexion.  Livraison du Colza a ...</em>
Prix du blé et du colza 2024 : quand vendre votre récolte ?

En 2024, l’embellie du prix du colza depuis quelques semaines offre quelques opportunités aux producteurs de grandes cultures…

<em class="placeholder">Prélèvement d&#039;un échantillon de sol pour une analyse en février 2021 dans un champ de colza en Seine-et-Marne</em>
Phosphore : des analyses de sol incontournables pour mesurer cet élément nutritif

Seule une petite part du phosphore présent dans le sol est assimilable par les cultures. Les analyses de sol apportent des…

<em class="placeholder">commerce des matières premières agricoles / échanges commerciaux de la France avec l&#039;Afrique / exportations / port de Rouen / terminal sucrier de Rouen Robust / chargement ...</em>
Accord Mercosur : quels risques pour les filières sucre et maïs ?

En grandes cultures, les filières sucre et maïs sont concernées par l’accord en cours de négociations entre l’Union européenne…

<em class="placeholder">champ de tournesol en fin d&#039;été dans le Cher pas encore au stade de la récolte à cause de feuilles encore vertes et de dos de capitule jaunes</em>
Tournesol : de mauvaises récoltes compensées par de bons prix de vente
Dans de nombreuses régions, la récolte du tournesol a été mise à mal entre parcelles non récoltées, faibles rendements, humidité…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures