Climat
Des déficits importants d’eau du Nord au Sud
Sans être catastrophique, le niveau des nappes est globalement faible... laissant augurer une fin de cycle difficile.
Sans être catastrophique, le niveau des nappes est globalement faible... laissant augurer une fin de cycle difficile.
Du jamais vu. Le préfet du Nord a décidé le 9 avril de placer son département en alerte sécheresse avec des mesures de restriction applicables jusqu’au 30 juin 2019. Pour les agriculteurs, l’arrêté préfectoral qui vise les économies d’eau interdit l’irrigation entre 11h et 17h. Le Pas-de-Calais va emboîter le pas de son voisin. C’est la première fois qu’un arrêté est pris aussi tôt dans le Nord de la France. Les déficits de pluviométrie depuis plusieurs mois et l’état préoccupant de recharge des nappes phréatiques sont les raisons de cette mesure d’exception.
Sur le reste de la France, la situation n’était au même moment guère plus favorable à la bonne recharge des nappes d’eau souterraine. « Les niveaux traduisent une recharge 2018-2019 peu abondante, du fait des précipitations faibles et parfois tardives durant l’automne et l’hiver, écrivait le BRGM(1) le 1er avril dans une note. Certains secteurs n’ont pas enregistré de recharge pendant la période hivernale, notamment en Normandie, en Île-de-France, en Bourgogne et en Auvergne-Rhône-Alpes. »
Manque de pluie hivernale et gel de printemps
La carte de l’état des nappes en France présente pourtant des situations pas si alarmistes. Mais aucune région ne montre des nappes bien remplies à l’entame du développement des cultures. Les niveaux se situent autour de la moyenne ou à des valeurs basses (Berry, Sud Alsace, Bourgogne, couloir rhodanien amont). « Fin mars, le Sud-Est enregistrait un déficit de – 87 % en pluviométrie », selon une note d’Agreste. Au 15 avril, les pluviométries restaient très faibles dans la plupart des régions de grandes cultures — le Sud-Est avait pu bénéficier cependant de pluies d’orage — et les prévisions à sept jours montraient une absence de précipitations. C’était sans compter sur des épisodes de gel survenus entre le 10 et le 15 avril.