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Cristal Union annonce un prix de la betterave « à 30 €/t dans les toutes prochaines années »

Arguant des effets positifs de la restructuration accomplie au sein du groupe et de la fermeté du marché mondial du sucre, le groupe coopératif se montre confiant sur les prix payés pour les betteraves dans les prochaines années.

betteraves bio dans une usine Cristal Union
Transformation de betteraves bio dans l'usine de Corbeilles de Cristal Union. Malgré la petite récolte de betteraves de 2020, le groupe voit ses résultats se redresser.
© G. Omnès

Quelques jours après Tereos, c’est au tour de Cristal Union de faire preuve d’optimisme à l’occasion de la publication des résultats du groupe coopératif, le 7 juin. « Les résultats du groupe reviennent au meilleur niveau », ont souligné les dirigeant de la coopérative qui collecte 40 % de la surface française de betterave.

Dans ce contexte de redressement économique de la structure et de raffermissement des prix du sucre, Alain Commissaire, directeur général, a annoncé le retour du prix payé de la betterave à « 30 €/t dans les toutes prochaines années ». Pour 2021, le prix indicatif est de 26 €/t, mais avec « l’espoir de le dépasser ». Le message envoyé aux planteurs est clair : malgré les récents trous d’air, la betterave a de l’avenir.

« La campagne passée a été difficile avec un contexte sanitaire inédit, l’épisode de jaunisse et de sécheresse, et la très forte volatilité des marchés des matières premières. Mais malgré la baisse de 30 % du rendement en betterave du groupe et 90 jours de campagne seulement, les résultats de 2020-2021 valident la stratégie de transformation, car nous renouons avec la performance », s’est réjoui Xavier Astolfi, directeur adjoint de Cristal Union.

Un résultat net qui retrouve un niveau proche de l'ère des quotas

Le groupe sucrier a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 3,8 % malgré la petite production de betteraves, à 1,7 milliards d’euros. L’EBITDA passe à 201 millions d’euros (M€), contre 63 M € un an auparavant. Le résultat net du groupe repasse dans le vert, à 69 M €, contre -89 M€ l’an passé (-28 M€ de résultat économique, auquel s’ajoutait une perte de 61 M€ liée à la restructuration). « Cela correspond à une hausse de 97 M€ du résultat économique, et la forte progression de l’EBITDA entraîne une restauration du taux de marge à environ 15 %, ce qui est proche du niveau de l’époque des quotas », tout comme le résultat net groupe, a commenté Xavier Astolfi.

Les rendements de 10 tonnes de sucre par hectare, contre une moyenne supérieure à 13 t/ha, et de 61 t/ha de betteraves, ont tiré la production de sucre à la baisse, avec seulement 10 millions de tonnes de betteraves transformées. Toutefois, la hausse des prix a permis de compenser la baisse de volume. Côté éthanol, l’activité du bioéthanol a perdu 20 % en 2020 par rapport à 2019 en raison des confinements. Mais dans le même temps, les ventes d’alcool ont augmenté de 10 % en volume et de 40 % en valeur grâce à l’explosion de la demande en gel hydroalcoolique. Cela a permis de compenser la baisse du marché de l’éthanol à plus des deux tiers en volumes, et a couvert en totalité la perte de marge du bioéthanol.

Concernant l'avenir, Cristal Union compte poursuivre dans la décarbonation de son outil industriel, avec 34 millions d'euros d'investissement dans ses usines de Sainte-Emilie, de Bazancourt et de son usine de déshydration Sidésup. Le groupe poursuit également la montée en puissance de la culture de betterave bio (actuellement 1000 hecatres chez une centaine de planteurs), ainsi que l'implantation de couverts méllifères (objectifs de 1600 hectares d'ici trois ans). 

Cristal Union optimiste sur la récolte de betterave 2021

« Avec une surface emblavée en betterave stable, de l’eau et maintenant de la chaleur, nous allons au moins vers une production moyenne, entre 12,5 et 13 millions de tonnes de betteraves, a indiqué Alain Commissaire, directeur général de Cristal Union. Nous allons donc ressentir à plein l’effet de la restructuration entamée il y a deux ans. »

L’épisode de gel devrait avoir des effets limités. « La décision de fournir les semences pour les ressemis après le gel visait à assurer un volume de production suffisant pour faire tourner nos usines, et cela a permis de stabiliser nos surfaces autour de 150 000 hectares, a annoncé Olivier de Bohan, président de Cristal Union. C’est au final 26 800 hectares qui ont été ressemés, soit 18 % de nos surfaces. » L’absence de traitement aux néonicotinoïdes pour les ressemis impose la « vigilance » en raison de l’alerte aux pucerons actuelle, mais cette attaque est moins violente et survient à un stade plus avancé des betteraves que l’an passé.

Cette bonne récolte devrait survenir dans un contexte de prix fermes du sucre, en raison de la sécheresse qui va pénaliser la production de canne à sucre au Brésil.

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