Comparatif destruction de couverts : les dents vibrantes face aux disques indépendants
Nous avons mis à l’épreuve deux outils Amazone, l’un de type scalpeur à dents vibrantes, l’autre à disques indépendants, pour évaluer leur efficacité à détruire les couverts végétaux, selon la vitesse et la profondeur de travail.
La destruction des couverts végétaux peut s’effectuer à l’aide de différents outils de travail du sol. Le plus répandu est sûrement le déchaumeur à disques indépendants. Nous l’avons ainsi confronté à un déchaumeur à dents superficiel d’Amazone, en configuration scalpage, pour comparer l’aptitude des deux matériels à déraciner les couverts, à les entailler et à les mélanger à la terre ou à les laisser en surface.
Chaque appareil a réalisé plusieurs passages en faisant varier la profondeur de travail, puis la vitesse. Nous avons ensuite évalué l’intérêt d’utiliser le rouleau hacheur monté à l’avant de ces deux outils.
Les socs patte-d’oie efficaces dès 5 cm de profond
En réglant la profondeur à 5 cm, le déchaumeur à dents emmené à 10 km/h (vitesse préconisée par le constructeur) scalpe plus de 90 % de la surface de couvert, en produisant un fond très plat. Il dépose la matière végétale en surface en la laissant intacte. Il offre peu de mélange, mais remonte davantage de fraîcheur. Les dents vibrantes réussissent à créer un peu de terre fine.
À cette même profondeur, à une allure de 12 km/h (vitesse préconisée), le déchaumeur à disques indépendants ne travaille pas assez creux, laissant près de la moitié de la surface avec le couvert encore enraciné. Il offre en revanche un meilleur mélange, crée davantage de terre fine et entaille un peu la végétation.
Les disques indépendants demandent plus de profondeur
En travaillant à vitesse identique, mais plus profond, aux alentours de 8-10 cm, l’outil à dents scalpe vraiment toute la surface et crée plus de terre par le travail des dents vibrantes. Le couvert est un peu plus incorporé sans vraiment être mélangé et reste toujours intact. Les passages de dents sont plus marqués, créant des dénivellations. Il ne nous apparaît donc pas justifié de descendre en dessous de 5 cm avec cet appareil muni de pointes larges, surtout en considérant le besoin de puissance et donc la consommation qui montent en flèche, ainsi que l’usure beaucoup plus prononcée.
Le constat est inversé pour le déchaumeur à disques indépendants, qui profite du gain de profondeur pour parvenir à scalper près de 80 % de la surface, avec toujours un fond ondulé. Il garde l’avantage pour incorporer la matière et créer de la terre fine, sans trop remonter l’humidité.
Les disques plus influencés par la vitesse
En conservant la profondeur de prédilection de chacun des deux appareils, à savoir 5 cm pour le déchaumeur à dents et 8-10 cm pour le déchaumeur à disques, nous avons évalué l’influence de la vitesse de travail en l’augmentant à 14 km/h, puis en la réduisant à 7 km/h.
À vive allure, le déchaumeur à dents conserve un scalpage quasiment intégral, avec un fond plat. Le couvert reste toujours peu attaqué, mais il est un peu plus mélangé à la terre. Les dents vibrantes font cette fois-ci davantage de terre fine grâce à la vitesse, mais elles créent plus de vague à leur passage.
La vitesse profite plus au déchaumeur à disques, qui réalise un très bon mélange et affine la terre. Le couvert est également plus attaqué, avec une proportion importante de tiges pliées ou coupées. La surface scalpée stagne en revanche autour des 70-80 %, l’effet vitesse étant contrebalancé par une capacité de pénétration plus limitée à cette allure. L’appareil a ainsi du mal à atteindre sa profondeur de travail, même en relevant l’essieu de transport au-dessus des disques. Il faut reconnaître que cet outil à disques n’est pas dans les meilleures conditions avec un sol croûté en surface et la présence importante de pierres.
Une perte d’efficacité en dessous de 10 km/h
En abaissant drastiquement la vitesse à 7 km/h, l’outil à dents conserve toute sa capacité de scalpage, mais il n’est pas loin du bourrage dans les zones de couverts les plus denses. Cela met ainsi en évidence une des limites de cet appareil en présence d’une forte végétation. Cette faible allure limite aussi le travail des dents vibrantes, qui n’assurent aucun mélange et créent davantage de mottes.
Du côté du déchaumeur à disques, la faible vitesse ne lui permet pas de fonctionner correctement. Elle lui donne uniquement la possibilité de bien rentrer en terre. Revers de la médaille, l’outil perd ses points forts en ne mélangeant plus, en créant des mottes et en laissant le couvert peu touché. Le manque de vitesse ne permet pas non plus d’obtenir un scalpage homogène. Cela confirme que les appareils à disques indépendants sont faits pour travailler à vive allure.
Le rouleau scalpeur plus utile devant les dents
Les derniers passages ont été effectués aux vitesses et aux profondeurs qui offrent le bon compromis (12 km/h, 8-10 cm pour l’outil à disques et 10 km/h, 5 cm pour l’outil à dents) et en abaissant le rouleau hacheur. Les résultats sont concluants lors de l’intervention de l’outil à dents, qui voit un de ses points faibles très nettement atténué, le rouleau hacheur pinçant et coupant les tiges, qui restaient intactes lors des passages précédents. Cet équipement optionnel est sûrement indispensable dans les couverts très fournis, non seulement pour améliorer leur dégradation, mais aussi pour limiter le risque de bourrage inhérent aux appareils à dents.
Concernant l’outil à disques, l’intérêt du rouleau hacheur est plus discutable. Certes, il améliore encore la découpe de la végétation, notamment dans les couverts ligneux comme le seigle, mais lorsqu’il est abaissé, il a tendance à réduire le poids sur les disques en délestant un peu l’avant de la machine. Le scalpage est ainsi légèrement moins bon que lors du passage sans rouleau hacheur.
Les conditions du test
Le comparatif a été mis en œuvre fin juin dans une parcelle d’essai mise à disposition par Amazone France à Auneau en Eure-et-Loir. Les différents couverts implantés au printemps n’avaient pas le développement escompté, faute d’une météo peu favorable. Cela n’a pas permis d’établir une véritable différence de comportement des outils, selon les espèces implantées et leur densité de végétation. Nous nous sommes ainsi focalisés sur la capacité des deux outils à déraciner les couverts, à les attaquer et à les mélanger avec la terre. Le sol de type argilo-calcaire un peu croûté en surface et la présence de pierres ont aussi influencé le comportement des outils, en défavorisant notamment l’action des disques et celle du rouleau hacheur.