Aller au contenu principal

Comparatif destruction de couverts : les dents vibrantes face aux disques indépendants

Nous avons mis à l’épreuve deux outils Amazone, l’un de type scalpeur à dents vibrantes, l’autre à disques indépendants, pour évaluer leur efficacité à détruire les couverts végétaux, selon la vitesse et la profondeur de travail.

[Mis à jour le 25 novembre 2024]

La destruction des couverts végétaux peut s’effectuer à l’aide de différents outils de travail du sol. Le plus répandu est sûrement le déchaumeur à disques indépendants. Nous l’avons ainsi confronté à un déchaumeur à dents superficiel d’Amazone, en configuration scalpage, pour comparer l’aptitude des deux matériels à déraciner les couverts, à les entailler et à les mélanger à la terre ou à les laisser en surface.

Chaque appareil a réalisé plusieurs passages en faisant varier la profondeur de travail, puis la vitesse. Nous avons ensuite évalué l’intérêt d’utiliser le rouleau hacheur monté à l’avant de ces deux outils.

Les socs patte-d’oie efficaces dès 5 cm de profond

En réglant la profondeur à 5 cm, le déchaumeur à dents emmené à 10 km/h (vitesse préconisée par le constructeur) scalpe plus de 90 % de la surface de couvert, en produisant un fond très plat. Il dépose la matière végétale en surface en la laissant intacte. Il offre peu de mélange, mais remonte davantage de fraîcheur. Les dents vibrantes réussissent à créer un peu de terre fine.

À cette même profondeur, à une allure de 12 km/h (vitesse préconisée), le déchaumeur à disques indépendants ne travaille pas assez creux, laissant près de la moitié de la surface avec le couvert encore enraciné. Il offre en revanche un meilleur mélange, crée davantage de terre fine et entaille un peu la végétation.

Les disques indépendants demandent plus de profondeur

En travaillant à vitesse identique, mais plus profond, aux alentours de 8-10 cm, l’outil à dents scalpe vraiment toute la surface et crée plus de terre par le travail des dents vibrantes. Le couvert est un peu plus incorporé sans vraiment être mélangé et reste toujours intact. Les passages de dents sont plus marqués, créant des dénivellations. Il ne nous apparaît donc pas justifié de descendre en dessous de 5 cm avec cet appareil muni de pointes larges, surtout en considérant le besoin de puissance et donc la consommation qui montent en flèche, ainsi que l’usure beaucoup plus prononcée.

Le constat est inversé pour le déchaumeur à disques indépendants, qui profite du gain de profondeur pour parvenir à scalper près de 80 % de la surface, avec toujours un fond ondulé. Il garde l’avantage pour incorporer la matière et créer de la terre fine, sans trop remonter l’humidité.

Les disques plus influencés par la vitesse

En conservant la profondeur de prédilection de chacun des deux appareils, à savoir 5 cm pour le déchaumeur à dents et 8-10 cm pour le déchaumeur à disques, nous avons évalué l’influence de la vitesse de travail en l’augmentant à 14 km/h, puis en la réduisant à 7 km/h.

À vive allure, le déchaumeur à dents conserve un scalpage quasiment intégral, avec un fond plat. Le couvert reste toujours peu attaqué, mais il est un peu plus mélangé à la terre. Les dents vibrantes font cette fois-ci davantage de terre fine grâce à la vitesse, mais elles créent plus de vague à leur passage.

La vitesse profite plus au déchaumeur à disques, qui réalise un très bon mélange et affine la terre. Le couvert est également plus attaqué, avec une proportion importante de tiges pliées ou coupées. La surface scalpée stagne en revanche autour des 70-80 %, l’effet vitesse étant contrebalancé par une capacité de pénétration plus limitée à cette allure. L’appareil a ainsi du mal à atteindre sa profondeur de travail, même en relevant l’essieu de transport au-dessus des disques. Il faut reconnaître que cet outil à disques n’est pas dans les meilleures conditions avec un sol croûté en surface et la présence importante de pierres.

Une perte d’efficacité en dessous de 10 km/h

En abaissant drastiquement la vitesse à 7 km/h, l’outil à dents conserve toute sa capacité de scalpage, mais il n’est pas loin du bourrage dans les zones de couverts les plus denses. Cela met ainsi en évidence une des limites de cet appareil en présence d’une forte végétation. Cette faible allure limite aussi le travail des dents vibrantes, qui n’assurent aucun mélange et créent davantage de mottes.

Du côté du déchaumeur à disques, la faible vitesse ne lui permet pas de fonctionner correctement. Elle lui donne uniquement la possibilité de bien rentrer en terre. Revers de la médaille, l’outil perd ses points forts en ne mélangeant plus, en créant des mottes et en laissant le couvert peu touché. Le manque de vitesse ne permet pas non plus d’obtenir un scalpage homogène. Cela confirme que les appareils à disques indépendants sont faits pour travailler à vive allure.

Le rouleau scalpeur plus utile devant les dents

Les derniers passages ont été effectués aux vitesses et aux profondeurs qui offrent le bon compromis (12 km/h, 8-10 cm pour l’outil à disques et 10 km/h, 5 cm pour l’outil à dents) et en abaissant le rouleau hacheur. Les résultats sont concluants lors de l’intervention de l’outil à dents, qui voit un de ses points faibles très nettement atténué, le rouleau hacheur pinçant et coupant les tiges, qui restaient intactes lors des passages précédents. Cet équipement optionnel est sûrement indispensable dans les couverts très fournis, non seulement pour améliorer leur dégradation, mais aussi pour limiter le risque de bourrage inhérent aux appareils à dents.

Concernant l’outil à disques, l’intérêt du rouleau hacheur est plus discutable. Certes, il améliore encore la découpe de la végétation, notamment dans les couverts ligneux comme le seigle, mais lorsqu’il est abaissé, il a tendance à réduire le poids sur les disques en délestant un peu l’avant de la machine. Le scalpage est ainsi légèrement moins bon que lors du passage sans rouleau hacheur.

Les conditions du test

Le comparatif a été mis en œuvre fin juin dans une parcelle d’essai mise à disposition par Amazone France à Auneau en Eure-et-Loir. Les différents couverts implantés au printemps n’avaient pas le développement escompté, faute d’une météo peu favorable. Cela n’a pas permis d’établir une véritable différence de comportement des outils, selon les espèces implantées et leur densité de végétation. Nous nous sommes ainsi focalisés sur la capacité des deux outils à déraciner les couverts, à les attaquer et à les mélanger avec la terre. Le sol de type argilo-calcaire un peu croûté en surface et la présence de pierres ont aussi influencé le comportement des outils, en défavorisant notamment l’action des disques et celle du rouleau hacheur.

Les caractéristiques des deux outils

 

 
<em class="placeholder">Disques du déchaumeur à disques indépendants semi-porté Amazone Catros + 6003-2TS</em>
Les disques indépendants de 510 mm de diamètre à gros crénelage espacés de 12,5 cm n'arrivent pas à travailler toute la surface de façon homogène, même à grande vitesse. © M. Portier

Le déchaumeur à disques indépendants semi-porté Amazone Catros + 6003-2TS est doté de disques de 510 mm à gros crénelage travaillant sur 6 m de large. Chaque disque est monté sur un bras indépendant à suspension par boudins en élastomère. Le châssis de cet appareil est relié de manière rigide à un rouleau double U de 580 mm, la profondeur de travail (4 à 14 cm préconisés) étant ajustée hydrauliquement par un pivotement du support des disques. Ainsi, l’horizontalité de la machine est constante et plus elle travaille profond, plus le dégagement entre les disques et le châssis, mais aussi entre les disques et le rouleau, est important. Le Catros est complété par un équipement frontal optionnel, en l’occurrence un rouleau hacheur de 330 mm de diamètre, découpé en 4 sections. Celui-ci dispose d’un terrage hydraulique indépendant et d’une suspension par boule d’azote. Ce déchaumeur de 6,5 t est attelé à un tracteur Claas Arion 660 délivrant une puissance de 185 ch, portée à 205 ch avec le boost, en cohérence avec la puissance préconisée de 30 ch/m.

 

 
<em class="placeholder">Dent vibrante du déchaumeur à dents traîné Amazone Cobra 7000-2TX</em>
Les dents vibrantes de 90 mm de large et de 13 mm d'épaisseurs offrent un bonne stabilité et une profondeur de travail homogène. © M. Portier

Le déchaumeur à dents traîné Amazone Cobra 7000-2TX travaille sur 7 m de large à l’aide de 53 dents vibrantes réparties sur 6 rangées avec un espacement de 13,3 cm. Ces grosses dents affichent une largeur de 90 mm et une épaisseur de 13 mm, assurant une certaine polyvalence pour travailler en déchaumage, en reprise de labour et en destruction de couvert. L’appareil est monté en socs cœurs de 22 cm de large garantissant un recroisement de 8,7 cm. Le constructeur préconise, dans cette configuration, une profondeur de travail de 4 à 8 cm. Pour descendre plus profond jusqu’à 13 cm, le Cobra peut recevoir des pointes droites de 50 mm. Le réglage hydraulique de la profondeur s’appuie sur quatre roues intégrées dans le châssis et sur le rouleau arrière double U de 580 mm de diamètre. Ce dernier est également précédé d’une rangée de lames de nivellement. Cet outil peut aussi travailler sans rouleau ou avec une herse double, en utilisant l’essieu de transport pour le contrôle de la profondeur. Comme le Catros, le Cobra est équipé d’un rouleau hacheur optionnel. Cet appareil de 8,5 t est attelé à un tracteur Claas Axion 960 Terra Trac de 445 ch, une puissance un peu supérieure aux préconisations d’Amazone (350 à 400 ch).

 

 
<em class="placeholder">L&#039;état de surface de la parcelle une semaine après le test confirme la supériorité de l&#039;outil à dents dont les passages sont quasiment exempts de repousses, ...</em>
L'état de surface de la parcelle une semaine après le test confirme la supériorité de l'outil à dents dont les passages sont quasiment exempts de repousses, contrairement à ceux de l'outil à disque où la verdure est très présente. © Amazone

 

 
<em class="placeholder">L&#039;outil à dents dépose la végétation en surface et laisse quelques traces au niveau du passage des dents. </em>
L'outil à dents dépose la végétation en surface et laisse quelques traces au niveau du passage des dents. © M. Portier

 

 
<em class="placeholder">L’outil à disques indépendants arrive à plier et découper les tiges du couvert sans utiliser de rouleau hacheur. </em>
L’outil à disques indépendants arrive à plier et découper les tiges du couvert sans utiliser de rouleau hacheur. © M. Portier

 

 
<em class="placeholder">Il faut activer le rouleau hacheur de l&#039;outil à dents pour espérer dégrader un peu les tiges du couvert. </em>
Il faut activer le rouleau hacheur de l'outil à dents pour espérer dégrader un peu les tiges du couvert. © M. Portier

 

 
<em class="placeholder">À une profondeur de 5 cm et une vitesse de 12 km/h, le déchaumeur à disques n&#039;offre pas un scalpage suffisant. La profondeur de travail irrégulière laisse pas mal de ...</em>
À une profondeur de 5 cm et une vitesse de 12 km/h, le déchaumeur à disques n'offre pas un scalpage suffisant. La profondeur de travail irrégulière laisse pas mal de végétation en terre. © M. Portier

 

 
<em class="placeholder">À une profondeur de 5 cm et une vitesse de 10 km/h, le déchaumeur à dents scalpe efficacement toute la surface du couvert. </em>
À une profondeur de 5 cm et une vitesse de 10 km/h, le déchaumeur à dents scalpe efficacement toute la surface du couvert. © M. Portier

 

 
<em class="placeholder">Avec le rouleau hacheur, le travail de l&#039;outil à dents est remarquable. La végétation reste toutefois en surface et n&#039;est pas incorporée. </em>
Avec le rouleau hacheur, le travail de l'outil à dents est remarquable. La végétation reste toutefois en surface et n'est pas incorporée. © M. Portier

 

 
<em class="placeholder">Avec l&#039;outil à disques, le rouleau hacheur améliore un peu la découpe du couvert. Il a aussi l’avantage d&#039;attaquer la végétation qui n&#039;a pas été scalpée.</em>
Avec l'outil à disques, le rouleau hacheur améliore un peu la découpe du couvert. Il a aussi l’avantage d'attaquer la végétation qui n'a pas été scalpée. © M. Portier

Les plus lus

Remplissage du réservoir d'un engin agricole de GNR
Comment évolue le prix du GNR ?

Le prix du gazole non routier pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs qui en ont besoin pour alimenter leurs engins…

<em class="placeholder">Ensileuse à trémie Racine L’Articulée 2025 MR entourée des ensileuses New Holland FR550 et FR9060 de l&#039;ETA - TP Girault</em>
ETA - TP Girault - « Nous avons investi dans une ensileuse à trémie Racine pour sauver le maïs ensilage dans les parcelles détrempées »

Pour venir en aide à leurs clients agriculteurs éleveurs et leur permettre de sauver leur maïs ensilage, Christophe et Xavier…

<em class="placeholder">De gauche à droite, Augustinus Klein Holkenborg, Patrice Migaire, deux des associés de l&#039;unité de méthanisation Méthano (Creuse), et Arthur Gay, salarié. </em>
« Nous épandons 10 000 mètres cubes de digestat par an avec une tonne de 11 000 litres »

Plutôt que d’investir dans une grosse tonne à lisier pour assurer le transport et l’épandage du digestat, les associés de l’…

<em class="placeholder">Gilles Heluard, agriculteur à Ploërmel dans le Morbihan, dans la cabine de son tracteur New Holland</em>
« Dans les champs, je ne touche plus au volant de mon tracteur »
Dans le Morbihan, Gilles Heluard a opté pour l’option demi-tours automatiques lors du renouvellement de son tracteur de tête…
Remplissage du réservoir d'AdBlue d'un tracteur
Comment évolue le prix de l’AdBlue ?

Au coût du carburant qui pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs, s’ajoute l’AdBlue nécessaire dans tous les…

Parc d'occasion d'un concessionnaire de machines agricoles.
Concessionnaires agricoles - Les ventes et le moral en berne

L'enquête conjoncturelle menée cet automne par le Sedima fait le constat de ventes en baisse. Seules les pièces et les espaces…

Publicité