Moisson 2024 : des potentiels de rendement dégradés en céréales à paille
Les intempéries auront-elles le dernier mot sur les rendements 2024 ? Les remontées du terrain semblent le prouver avec seulement un peu plus de 60 % des surfaces de céréales à paille qui sont dans de bonnes conditions de culture.
Les intempéries auront-elles le dernier mot sur les rendements 2024 ? Les remontées du terrain semblent le prouver avec seulement un peu plus de 60 % des surfaces de céréales à paille qui sont dans de bonnes conditions de culture.
Les mauvaises conditions climatiques pèsent sur l’état des cultures et dégradent le potentiel de rendement des céréales à paille.
Les céréales d’hiver pâtissent des conditions météo
Selon le dernier rapport Céré’Obs (semaine du 4 au 10 juin), 62 % des surfaces de blé tendre seraient dans un état bon à très bon, contre 85 % en 2023 à la même date. Il en est de même pour l’orge d’hiver, avec seulement 65 % contre 85 % en 2023 et le blé dur, avec 63 % contre 81 % l’an passé. En cause, les conditions météo au semis (pluies, inondations), puis au printemps (pluies, faible ensoleillement), comme l’a indiqué Abir Mahajba, chargée d’études Céré’Obs, à l’issue d’un conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer qui s’est tenu le 12 juin.
À noter que c’est en Occitanie (44 %) et en Pays de la Loire (48 %) que les surfaces de blé tendre en conditions bonnes à très bonnes sont les plus faibles. Par contre, la situation s’est nettement améliorée en Nouvelle-Aquitaine, région la plus touchée par les intempéries, avec des états bons à très bons qui sont passés de 41 % à 60 % en une semaine.
Les adventices prolifèrent dans les parcelles de blé tendre
Les mauvaises conditions de semis ont notamment accentué le développement des adventices graminées (vulpin, ray-grass). « Presque toutes les parcelles sont touchées, certaines sont envahies, parfois méthanisées, d’autres ont quelques tâches, peu sont très propres », a indiqué le président du conseil spécialisé, Benoît Piétrement, qui s’inquiète de la persistance des graines dans le sol et du manque d’outils de lutte.
Des conditions meilleures pour les cultures de printemps
La situation est meilleure du côté des cultures de printemps. Sur orge de printemps, les conditions bonnes à très bonnes sont annoncées à 75 % contre 83 % en 2023. Et pour le maïs, malgré onze jours de retard dans les semis (chiffre médian comparé aux cinq années précédentes), 80 % des surfaces sont dans des conditions bonnes à très bonnes (contre 86 % en 2023). Le conseil spécialisé ne relève pas « facteur limitant significatif à ce jour ». « Même semé tard, le maïs a une capacité de récupération, je n’ai pas trop d’inquiétude lorsqu’il a pu être semé dans de bonnes conditions », a précisé Benoît Piétrement.
Marie-Christine Bidault avec Agra presse