[Auxiliaire] Reconnaître les micro-guêpes parasites des coléoptères du colza
Attaqué par divers ravageurs comme les charançons, altises et méligèthes, le colza peut compter sur un cortège de micro-hyménoptères capables de les parasiter, comme ceux du genre Tersilochus.
Attaqué par divers ravageurs comme les charançons, altises et méligèthes, le colza peut compter sur un cortège de micro-hyménoptères capables de les parasiter, comme ceux du genre Tersilochus.
Description des micro-hyménoptères parasites
Elles ne font que quelques millimètres de long et présentent le plus souvent des teintes sombres. Les micro-guêpes (micro-hyménoptères) parasites se comptent par centaines d’espèces dans la nature en France, dont une douzaine rencontrée régulièrement sur colza. Grâce à leur ovipositeur ressemblant à un long dard, les femelles parasitent les ravageurs de cette culture, comme les coléoptères, en pondant dans leurs larves ou dans leurs œufs à travers les tissus végétaux.
Il existe plusieurs genres de micro-hyménoptères dont un important, Tersilochus, qui comprend des espèces s’attaquant aussi bien au charançon de la tige, à la grosse altise du colza et au méligèthe. L’espèce Tersilochus heterocerus émerge au début du printemps à la faveur de températures douces, au moment où le colza présente des boutons floraux. Cette émergence peut se traduire par de petits nuages de dizaines d’insectes semblables à des moucherons autour des inflorescences de colza. Ces micro-guêpes vont alors parasiter les larves de méligèthes.
Comment préserver les micro-guêpes parasitoïdes
Agronomie : Le non-travail du sol est favorable au développement des micro-guêpes du genre Tersilochus. Un travail du sol superficiel et surtout un labour avec retournement de la terre empêcheront les insectes d’émerger de leurs cocons ou détruiront ces derniers.
Parcellaire : La taille des parcelles a son importance dans l’impact des auxiliaires, qui entrent à partir des bords de la parcelle. Un champ trop grand (plusieurs dizaines d’hectares) ne pourra pas bénéficier des services de ces insectes dans sa totalité. Les haies avec une bordure végétalisée, les éléments boisés et les bandes enherbées (intraparcellaires, en bord de chemin et de cours d’eau…) sont bénéfiques aux auxiliaires et à leur action sur les ravageurs.
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En y privilégiant les fleurs présentes naturellement, ces habitats semi-naturels servent de refuges à ces insectes et de source de nourriture. La diversification des cultures dans la rotation est favorable également. L’adoption de la protection intégrée des cultures, combinant des moyens alternatifs à la lutte chimique, favorise l’action des auxiliaires et aide à maintenir la population des ravageurs à un niveau sans impact économique sur la culture.
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Chimie : Les insecticides sont défavorables d’une manière générale aux insectes auxiliaires. Leur utilisation ne se justifiera qu’en dernier recours en cas de seuil de nuisibilité atteint pour un ravageur. Des produits sont sélectifs de certaines catégories d’auxiliaires. Ainsi, il a été montré que l’insecticide Steward avait peu d’incidence sur les micro-guêpes comme celles du genre Tersilochus et sur les diptères parasites (tachinaires…), mais avait un impact sur les coléoptères prédateurs comme les carabes et staphylins. Les autres produits phyto ne sont pas sans effet sur les auxiliaires.
Quatres points clés sur les micro-hyménoptères
Phradis, Diospilus, Tersilochus : ces trois genres de micro-hyménoptères présentent des espèces parasitant les méligèthes. Certains montrent plusieurs générations par an (Diospilus) et d’autres, une seule génération (Tersilochus). Tersolichus heterocerus est dominant dans la plupart des régions.
Le sol héberge les cocons des micro-guêpes Tersilochus, après que les larves de ravageurs parasités s’y laissent tomber et y meurent. Ces insectes passent l’hiver ainsi avant l’émergence des adultes en mars-avril.
De 45 à 80 % : le taux de parasitisme des méligèthes est très variable selon les situations et les régions en Europe, selon une étude allemande. Le parasitisme des charançons de la tige est plus faible ; celui du charançon des siliques est de 30 à 70 % et celui des grosses altises est supérieur à 44 %.
80 espèces d’insectes parasitoïdes s’attaquent aux ravageurs du colza dont 12 sont régulières et ont un impact élevé sur leur régulation.