Atteindre le seuil qui rendra le biocontrôle irréversible
L’IBMA(1) pointe du doigt divers freins au développement du biocontrôle. L’objectif reste d’atteindre dans six ans le cap irréversible des 15 % du marché des produits phyto.
L’IBMA(1) pointe du doigt divers freins au développement du biocontrôle. L’objectif reste d’atteindre dans six ans le cap irréversible des 15 % du marché des produits phyto.
Les solutions de biocontrôle peinent à décoller en s’établissant à 5 % du marché des produits de protection des plantes. « L’objectif est d’atteindre les 15 % en 2025 et, à ce niveau, cela signifiera que le développement du biocontrôle sera devenu irréversible et que les sociétés verront l’intérêt de rentrer dans une phase d’innovation sur ces produits, a exprimé Antoine Meyer, président d’IBMA France, lors d’un colloque consacré au biocontrôle fin janvier. C’est la raison pour laquelle nous demandons un crédit impôt recherche pendant dix ans, majoré à 60 %. Cela permettrait de passer pour nos entreprises de 17 millions d’euros à 100 millions d’euros d’investissements annuels sur le biocontrôle. » Patrice Dehaumont, directeur de la DGAL au ministère de l’Agriculture, s’est montré favorable à ce principe afin de booster l’innovation et la recherche en France. « Le sujet sera débattu prochainement mais la mise en œuvre pourrait rencontrer des difficultés… », a-t-il précisé. Antoine Meyer constate que s’il y a beaucoup de chercheurs du domaine public travaillant sur le biocontrôle, la recherche privée est quasi inexistante en Europe dans ce domaine et que nombre de multinationales mettent au point leurs innovations ailleurs dans le monde : États-Unis, Brésil, Inde… Réglementaires ou techniques, de multiples autres freins existent sur le développement du biocontrôle en France selon l’IBMA.
Les agriculteurs veulent être conseillés
Une enquête menée auprès de 542 agriculteurs pour le compte de l’IBMA montre que le biocontrôle souffre d’un manque de notoriété. « Un agriculteur sur quatre n’a jamais entendu parler du biocontrôle, présente Denis Longevialle, secrétaire général d’IBMA France. En grandes cultures, un tiers des agriculteurs utilise ce type de solution. 70 % des agriculteurs interrogés ressentent le besoin d’être accompagné et formé sur l’utilisation de ces solutions mais 39 % avouent ne s’être jamais vus proposer de produit de biocontrôle par leur fournisseur principal. » Pour Denis Longevialle, le conseiller technique est essentiel dans le déploiement des solutions de biocontrôle.
(1) International biocontrol manufacturers association.