Achat d’engrais : « Nous arbitrons entre l’ammonitrate et la solution liquide en fonction du prix de l’unité d’azote »
Clément Savouré, agriculteur à Le Gué-de-Longroi, en Eure-et-Loir, privilégie les achats d’engrais à la morte-saison pour bénéficier de prix intéressants.
Clément Savouré, agriculteur à Le Gué-de-Longroi, en Eure-et-Loir, privilégie les achats d’engrais à la morte-saison pour bénéficier de prix intéressants.
Notre stratégie est de ne pas acheter tous notre engrais azoté d’un coup, même si on couvre une bonne partie de nos besoins en morte-saison quand les prix sont généralement au plus bas. Notre capacité à stocker une bonne partie de l’engrais azoté sous forme de solution liquide sur l’exploitation nous apporte de la flexibilité pour acheter au bon moment. Pour la fertilisation de la récolte 2025, sur les 200 tonnes dont nous aurons besoin, nous venons de nous couvrir pour 120 tonnes de solution azotée à 230 euros la tonne. Pour les 80 tonnes restantes, on prévoit de s’approvisionner au fil d’eau durant la campagne auprès des deux coopératives du secteur en fonction des opportunités de prix.
Les prix élevés des dernières années nous ont contraints à abandonner en grande partie notre approvisionnement en azote organique devenu trop cher. Toutefois, nous avons l’opportunité d’acheter une solution mère (ferments lactiques) utilisée par une usine de fabrication de yaourts à proximité de l’exploitation. On l’utilise avant du colza ou dans des parcelles de blé sur blé. Cela nous permet d’apporter 50 à 60 unités d’azote (0,50 €/unité).
À l’exception de la période récente de flambée des prix liée à la guerre en Ukraine, nous avons toujours été gagnants à procéder comme ça.
Nous suivons les analyses et le contexte géopolitique pour prendre nos décisions d’achat au bon moment. En ce moment, le contexte est baissier, mais on sait qu’à tout moment, ça peut s’envoler. Nous arbitrons également entre l’ammonitrate et la solution azotée en fonction du prix de l’unité d’azote. Cela se fait actuellement en faveur de la solution liquide avec un prix de 0,80 euro par unité d’azote contre 1,10 euro pour l’ammonitrate. Sachant qu’on répartit en moyenne de 200 unités d’azote sur nos cultures, cela fait près de 60 euros par hectare de différence. Multiplié par toute la surface de cultures, ce n’est vraiment pas négligeable.