Vive le marché libre !
A la veille du Salon international de l’agriculture, la France (et l’Europe) s’offre une de ses crises alimentaires dont elle a le secret. A l’origine, une fraude, qu’il faut condamner. Comme il faudra punir, le moment venu, les fraudeurs. Mais point de risques sanitaires. Ce n’est pas grave : l’emballement médiatico-médiatique a été lancé à un point tel que le renoncement du pape n’a permis de détourner l’attention que pendant 24 heures. Faisant fi des crises précédentes (dont celle d’E. Coli), le coupable a été retrouvé, exhibé et condamné en place publique avant que la justice n’ait eu le temps d’ouvrir le dossier. Enfin, horreur suprême, politiques et journalistes découvrent la libre-circulation des marchandises au sein de l’Union européenne. Encore plus grave, l’existence de traders dans la viande est révélée au grand jour. Député européen (spécialiste des questions agricoles) pendant huit ans, ministre de l’Agriculture depuis neuf mois, Stéphane Le Foll avoue « découvrir le jeu des traders ». Quitte à décevoir le ministre et l’ensemble des commentateurs, fld est aujourd’hui en mesure de révéler que ce système de traders est très étendu. Il existe même dans les f&l pour le secteur du frais, comme celui du transformé. Etonnant non ?