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MÉCAFRUIT
[VIDEOS] Les applications phytosanitaires de demain

Des équipements, matériels et services pour l’application de produits phytosanitaires ont été présentés aux 250 professionnels qui s’étaient rendus à Mécafruit, en juin, au centre Ctifl de Lanxade.

La troisième édition de Mécafruit, en Dordogne, a mis en lumière des systèmes innovants pour l'application des produits phytosanitaires.
© RFL

Bientôt, le pulvérisateur ne sera peut-être plus la solution n°1 pour appliquer des produits phytosanitaires dans les vergers. Les techniques présentées lors de la troisième édition de Mécafruit, organisée en juin au centre Ctifl de Lanxade, en Dordogne, le laissent envisager. L’essentiel est d’« apporter le bon produit, à la bonne dose, au bon endroit et au bon moment », a synthétisé Ludovic Guinard, directeur du Ctifl, lors de la conférence Diaméca en introduction à la journée de démonstration. Tel est le principe de Pulvéfix, un mode d’application par système fixe sur frondaison via un réseau d’asperseurs. Avec en plus, un avantage majeur : les traitements demandent très peu de temps. Le système, testé depuis 2012 sur le site de Lanxade, n’est pas encore autorisé. « Trois producteurs vont être équipés à l’échelle d’un hectare pour évaluer la méthode dans des contextes de pression de bio-agresseurs différents, a commenté Florence Verpont, Ctifl. A nous d’accumuler des données sur les résidus, la dérive et la qualité d’application avant de porter le projet à la DGAL pour une intégration de Pulvéfix au catalogue des usages ».

La micro-injection de produits phytosanitaires dans le tronc est une autre piste d’avenir. Le projet Préamisse vise à perfectionner cette technique et à la faire reconnaître à moyen terme. Selon Philippe Beuste, président de l’Association des applicateurs professionnels phytopharmaceutiques et porteur du projet, l’injection directement dans les vaisseaux de l’arbre permet d’avoir « zéro impact sur l’air comme sur l’eau ». Il existe déjà une spécialité commerciale homologuée en micro-injection depuis 2014 : le Revive, commercialisé par Syngenta, est utilisé en espaces verts pour lutter contre le charançon rouge du palmier.

Drones contre hélicoptères

En Suisse, l’épandage aérien n’est pas interdit pour les vignes situées en terrain accidenté. « Si les hélicoptères disparaissent, sans solution de remplacement, c’est 60 % du vignoble qui disparaît », s’est alarmé Frédéric Hemmeler, Agrofly. Sa société a conçu un système d’épandage par drone, avec à terme pour but de remplacer les hélicoptères. « Les drones diminuent les quantités de produits phytosanitaires répandues, la dérive, l’exposition, le bruit et la pollution ». Après une première autorisation obtenue en Suisse, Agrofly espère vendre ses drones dans d’autres pays européens. « Nous recevons beaucoup de demandes de France », a affirmé Frédéric Hemmeler. Il lui faudra alors faire modifier la législation, car l’épandage par drone reste interdit dans notre pays.

Autre méthode présentée lors de la conférence : la diffusion de phéromones encapsulées dans des billes de paintball. Pour Olivier Guerret, M2I LifeScience, société spécialisée dans les modes de traitement alternatifs, cette méthode permet d’apporter la bonne dose de phéromones au bon moment. Et au bon endroit : en haut des arbres, là où les insectes se rencontrent, sans avoir besoin d’utiliser une nacelle.

 

En images

PRECISION MAKERS : TRACTEURS AUTONOMES

Precision Makers rend le tracteur autonome en utilisant la technologie brevetée Teach & Playback. En réalisant un premier parcours avec chauffeur, Precision Makers enregistre toutes les actions : changement de direction, vitesse, accélération, freinage, commande du pulvérisateur et de l’outil attelé pour le travail du sol ou le désherbage mécanique. Par la suite, en repositionnant le tracteur au point initial, celui-ci répétera l’itinéraire à l’identique avec une précision centimétrique grâce à la technologie GPS-RTK. Un terminal à écran tactile permet de faire fonctionner l’ensemble du système ainsi que d’afficher un parcours en 3D. Plusieurs itinéraires et des centaines d’opérations peuvent-être enregistrés. Precision Makers peut équiper les tracteurs munis de boîte à vitesse Vario. Le système est strictement réservé à un usage dans un espace privé.

mecaprecisionmakers from Réussir on Vimeo.

 

AGROFLY : PULVÉRISATION PAR DRONE

Le drone d’épandage conçu par la start-up suisse Agrofly améliore la qualité du dépôt, ainsi que sa précision et son homogénéité. Il présente six rotors et une capacité d’embarquement de 20l. Destiné dans un premier temps à traiter les vignobles suisses, il servira peut-être sur d’autres cultures et dans d’autres pays à l’avenir. Selon Frédéric Hemmeler, d’Agrofly, la dérive est diminuée de 90 % (avec des buses anti-dérive) par rapport aux hélicoptères, principal moyen d’épandage des vignes en Suisse. Le drone a été testé pendant un au cours d’une coopération entre le centre d’expérimentation suisse Agroscope et Syngenta.

mecadroneflyandfilm from Réussir on Vimeo.

 

INVENIO : DRONE LARGUEUR DE PHEROMONES

Invenio a présenté un prototype de système de largage de diffuseurs de phéromones, fixé sous un drone, pour lutter contre le carpocapse dans les vergers de châtaigner. Réalisé en partenariat avec l’entreprise Skeyetech, l'engin devrait à terme pouvoir emporter 35 diffuseurs par vol et couvrir un verger en trois décollages.

mecafruit 2017 mecainvenio from Réussir on Vimeo.

 

M2I LIFESCIENCE : APPLICATION DE PHÉROMONES PAR PAINTBALL

La capsule biodégradable, expédiée sur l’arbre grâce au pistolet à air comprimé, contient un mélange d’eau, de phéromone et de cire d’abeille. Au contact de l’air, la phéromone est larguée très lentement dans l’environnement : il faut quatre à cinq mois pour une diffusion complète. Cette technologie a été testée fin 2015 pour lutter contre la chenille processionnaire du pin. Elle permet d’éviter l’utilisation de nacelles pour placer les pièges à phéromone au sommet des arbres. Selon M2I, un traitement à 400 billes permet une réduction de 75 % des nids. La méthode est en cours de développement sur noyer, pour la lutte contre le carpocapse, où elle vise à remplacer la pose et dépose manuelles de diffuseurs. La société espère une homologation dans deux ans. A terme, l’objectif est de la décliner pour les pommiers .

mecafruit 2017 mecaM2I from Réussir on Vimeo.

 

PIIX-DIIMOTION : PULVÉRISATION PAR INJECTION DIRECTE

Le système Piix, de la société Diimotion, est une technologie de pulvérisation par injection directe des produits. Ce bloc d’injection comporte deux cuves pour les liquides et deux cuves pour les poudres. L’eau et les produits phytosanitaires sont dans des cuves séparées. Piix permet de doser les produits indépendamment des concentrations et des viscosités. La technologie présente comme avantages de ne pas avoir à préparer de bouillie, de pouvoir récupérer les produits non consommés et de ne pas avoir de fond de cuve. Une console tactile permet de piloter les doses et le rinçage. Les doses peuvent être modulées à pression constante.

diimotion from Réussir on Vimeo.

 

PULVÉFIX : PULVÉRISATION SUR FRONDAISON

Le projet Pulvéfix, en cours d’étude jusqu’en 2019, vise à élaborer un système de pulvérisation fixe sur frondaison, via un réseau d’irrigation situé au-dessus de la canopée. Cette technique nécessite la mise en place d’un réseau d’asperseurs connecté à une unité de remplissage. L’application des produits phytosanitaires est très rapide, seulement quelques minutes, ce qui permet de viser des fenêtres météorologiques courtes. Dès la première année des essais au centre Ctifl de Lanxade, la protection phytosanitaire s’est montrée semblable à de la pulvérisation classique. Et ce, malgré une mauvaise qualité d’application due à une moins bonne répartition de la bouillie, mais compensée par la quasi-absence de dérive.

pulvefix: le système de pulvérisation sans applicateur from Réussir on Vimeo.

 

QUALI’DROP : SYNGENTA-POUR BIEN RÉGLER SON PULVÉRISATEUR

Le système Quali’Drop, développé par Syngenta en collaboration avec Solhead, permet d’évaluer et de corriger rapidement la répartition de la pulvérisation, en vigne et en verger. Il se compose de plaques verticales noires à monter sur un support rigide, conçues pour visualiser les gouttelettes de pulvérisation. La bouillie utilisée pour l’évaluation est un mélange d’eau et d’argile blanche ou de talc. Des éventuelles irrégularités de répartition de la pulvérisation sont ainsi rapidement détectables. Le système est basculable à l’horizontale, pour un nettoyage rapide et une réutilisation immédiate.

Quali'drop : un outil pour évaluer la répartition verticale de la pulvérisation from Réussir on Vimeo.

 

GEOMODELING : COLLECTE DE DONNÉES PAR DRONE

La société Geomodeling est prestataire de service pour la collecte et le traitement de données par drone. Elle peut utiliser les données visuelles pour des informations globales concernant le parcellaire. « Les drones sont également équipés de capteurs multi-spectres sur quatre longueurs d’ondes : rouge, proche infra-rouge, infra-rouge, vert permettant d’évaluer l’état de santé de la plante et apporter des éléments d’information pour le pilotage de l’irrigation et de la fertilisation », précise Céline Villatte, responsable de la société.

Drone conçu par Geomodeling from Réussir on Vimeo.

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