Crise conjoncturelle
Une météo défavorable jette la tomate française dans la tourmente
Consommation en berne, présence encore prégnante du produit d'importation, prix en chute libre : les producteurs de tomates interpellent l'aval de la filière.
Consommation en berne, présence encore prégnante du produit d'importation, prix en chute libre : les producteurs de tomates interpellent l'aval de la filière.
Légumes de France a tiré la sonnette d'alarme récemment sur la situation du marché de la tomate en France : « Nous constatons des prix de vente jamais atteints cette dernière décennie pour un mois de mai. Sur une tomate grappe, il est près de 50 % inférieur à la moyenne des trois dernières campagnes ». Les relevés effectués par le syndicat, lors de “visites de courtoisie” en magasins, ont montré en fin de semaine 20 des prix en rayon entre 2,50 et 3 €/kg pour un prix producteur aux alentours de 0,80 €. « Les producteurs sont une fois de plus la victime collatérale de la guerre des prix que se mènent les enseignes de la GMS. Ce que nous demandons, c'est un rééquilibrage entre prix producteur et prix consommateur et une vraie mise en avant de l'origine France », martèle Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, qui reconnaît que le commerce de détail traditionnel « joue le jeu du produit français au maximum ».
Des actions “musclées” de Légumes de France pourraient avoir lieu si la situation ne s'améliore pas.
Pour Roger Laroche, représentant la FCD à Interfel, il s'agit d'abord d'un pic de production : « Les serres n'attendent pas les beaux jours mais le consommateur oui. Or, la météo n'est pas favorable à la consommation des tomates. Les programmations sont bien en place mais clairement la performance n'est pas au rendez-vous. Nous faisons le maximum pour acheter le produit français ayant la qualité requise. Mais le client n'est simplement pas là. »
Laurent Bergé, président de l'AOPn Tomates et Concombres de France reconnaît aussi l'impact d'une météo défavorable « spécialement pour l'offre traditionnelle du début d'été, aumônières et mélanges de tomates cerise » mais, pour lui, « contrairement à 2015 et aux années précédentes, la filière n'est pas dans une situation d'afflux important de tomates. Le produit importé reste encore important. Au 15 mai, le basculement avec la production française ne s'est toujours pas fait, alors qu'il intervient traditionnellement fin avril. Au niveau de l'AOPn, on peut comprendre qu'une offre 1er prix soit assurée par un produit d'importation. Mais nous cherchons à chaque fois que cela est possible qu'il y ait substitution avec un produit français ».