Melon : une campagne 2021 décevante pour toute la filière
La filière melon a connu une campagne 2021 très décevante, après une année 2020 très moyenne. La météo maussade a impacté la production et la consommation.
La filière melon a connu une campagne 2021 très décevante, après une année 2020 très moyenne. La météo maussade a impacté la production et la consommation.
« 2021 a été une campagne très éprouvante, marquée par une météo fraîche et humide qui a impacté tous les maillons de la filière, de la production à la consommation, et par la hausse des prix des intrants », constate Myriam Martineau, présidente de l’Association interprofessionnelle du melon (AIM). Les excès de pluie, les températures fraîches et le déficit d’ensoleillement sur à peu près toute la saison ont fortement impacté la production dans le Centre-ouest et le Sud-ouest, avec une forte pression des maladies sur tous les créneaux (bactériose, mildiou, cladosporiose, verticillose…), des pourritures, des fentes, des baisses de production, la nécessité d’un tri important…
Un marché peu dynamique
Au final, 231 000 tonnes de melon ont été commercialisées, soit 11 % de moins que la moyenne quinquennale, avec une arrivée très tardive sur l’ensemble des bassins. Le Centre-ouest a notamment été très impacté, avec 49 800 tonnes commercialisées, soit une baisse de 38 % des volumes par rapport à la moyenne quinquennale. Le Sud-ouest, avec 37 300 tonnes commercialisées, affiche aussi une baisse de 24 % par rapport à 2020, année déjà déficitaire. Et si la qualité gustative a été satisfaisante, les calibres ont toujours été en inadéquation avec la demande, trop gros en début de campagne et trop petits en fin d’été.
Seul le Sud-est, moins touché par la météo maussade, a produit plus qu’en 2020, avec 144 100 tonnes de melon commercialisées, et a dominé le marché une grande partie de la campagne. La météo maussade durant à peu près toute la saison a aussi été défavorable à la consommation du melon, produit très météo-sensible. « Le marché a manqué de dynamisme pendant à peu près toute la saison », note Marion Mispouillé, animatrice de l’AIM. Les achats ont reculé de 11 % en volume et 2 % en valeur par rapport à la moyenne triennale.
Lors de l’enquête du RNM en hypermarchés, supermarchés et hard-discount, seulement la moitié des magasins proposaient du melon, avec des promotions beaucoup moins régulières qu’habituellement. L’export a également reculé de 14 % par rapport à la moyenne sur trois ans. Malgré le manque de production, les prix sont restés bas durant à peu près toute la campagne, sur les MIN et à l’expédition, en bio comme en conventionnel, avec une situation de crise conjoncturelle du 28 juin au 19 juillet. « 2021 laissera des traces, notamment dans le Centre-ouest, souligne Myriam Martineau. En deux ans, deux leaders du secteur auront disparu. Une piste pourrait être de se fédérer davantage pour structurer notre offre, la filière comptant encore beaucoup de producteurs indépendants. »