Une campagne 2019 décevante pour le melon français
Des surfaces en réduction et une météo difficile ont réduit les rendements. La consommation a aussi reculé.
Des surfaces en réduction et une météo difficile ont réduit les rendements. La consommation a aussi reculé.
En 2019, selon les estimations de l’Association interprofessionnelle du melon (AIM), 246 000 tonnes de melon Charentais ont été commercialisées en France, soit 9 % de moins que la moyenne quinquennale. Les surfaces, proches des 12 000 ha, ont reculé sur l’ensemble des bassins, de 7 % au total sur un an et de 11 % sur cinq ans. La baisse est particulièrement forte dans le Sud-ouest où les surfaces ont diminué de 12 % par rapport à 2018 et de 19 % en cinq ans. S’y est ajoutée une météo marquée, un printemps frais et humide qui a retardé le début de campagne et impacté la production dans l’ensemble des bassins, par un déficit en pluie de 10 à 20 % selon les périodes et par des températures supérieures à la normale. Au final, les rendements sont de 19 t/ha, contre 23 t/ha en moyenne en 2018.
La consommation a reculé
« La campagne a été très hétérogène entre bassins et entre producteurs, avec un manque de visibilité dans les prévisions de récolte, indique Marion Mispouillé, de l’AIM. Et mises à part deux semaines en juillet et trois semaines en septembre, les apports ont toujours été inférieurs à la moyenne 2014-2018. » Les prix payés aux producteurs, s’ils ont été supérieurs de 5 % à la moyenne quinquennale, n’ont pas été en adéquation avec les volumes. Alors que parallèlement les prix au détail ont été supérieurs à ceux des années précédentes (source RNM). Au final, les achats de melon Charentais et autres types de melon ont été de 609 kg pour 100 ménages (source Interfel-Kantar WorldPanel), soit 1 % de moins qu’en 2018 et 6 % de moins que la moyenne sur trois ans. Le prix d’achat moyen s’est établi à 2,32 €/kg (+3 % par rapport à 2018, +9,5 % par rapport à la moyenne sur trois ans). « Mis à part en juillet, où la météo a été exceptionnellement favorable au melon, le taux de pénétration et la consommation ont reculé », constate Marion Mispouillé. Les importations, en provenance d’Espagne pour 69 % et du Maroc pour 25 % (tous types de melon confondus), ont par ailleurs été présentes plus tard que d’habitude, jusqu’en juin pour le melon marocain vert et jusqu’à mi-juillet pour le melon espagnol. Au final, la campagne s’avère décevante pour les producteurs français. Face au recul de la consommation, l’AIM a donc pris la décision de réaliser en 2020 une étude sur la perception qu’ont du melon les consommateurs et les distributeurs, la dernière étude datant de 2013.