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Bio
Une année Covid qui a poussé les envies de bio du caddie à l’assiette

L’Agence Bio a dévoilé les résultats de son 18e baromètre de perception des produits bio. La crise sanitaire et les contraintes associées ont dynamisé l’intérêt des Français pour le bio. Un point a été fait sur le secteur de la pomme de terre bio, qui a aussi bénéficié de cette croissance et qui met l’accent sur la diversité variétale de son offre, permettant une diversité culinaire.

 

Avec la crise Covid-19 et les confinements, les Français consomment davantage bio et local mais plus surprenant, ce sont les jeunes et les catégories socio-professionnelles moins favorisées qui ont été davantage séduits par ce mode de consommation. C’est ce que révèle le baromètre 2021 de consommation et perception des produits biologiques en France*, présenté par l’Agence Bio en visio-conférence le 19 mars.

*Le 18e baromètre Agence Bio a été réalisé par Spirit Insight sur 2 000 Français du 13 novembre au 1er décembre (soit deux semaines après le début du deuxième confinement) par Internet.

Les Français en cuisine : une appétence pour le bio et le local

« C’est notre premier baromètre sous Covid, d’où notre impatience pour des résultats très attendus et atypiques, souligne Philippe Henry, président de l’Agence Bio. Le marché bio a en effet doublé en France entre 2015 et 2020 et la crise de la Covid est venue confirmer la tendance. En effet, les Français se sont remis en cuisine. Et quand on cuisine, on s’interroge à ce qu’on met dans nos assiettes, et donc à la qualité des produits. Ils se sont ainsi tournés vers le bio mais surtout les produits locaux : pour acheter au plus près de chez eux mais aussi par curiosité, pour voir comment ça se passait dans la ferme d’à côté. Cette appétence pour les produits locaux se prête bien à la bio puisque la moitié de nos producteurs pratiquent la vente directe. »

La GMS, lieu d’achat délaissé pour la première fois

Ainsi, en cuisinant, les Français ont souhaité utiliser plus de produits bio (5 %), frais (5 %), de saison (3 %) et locaux (12 %), ce qui leur a permis de soutenir les petits producteurs (6%) tout en délaissant volontairement les grandes surfaces (7 %). La GMS reste certes le premier lieu d’achat des produits bio mais perd 3 points, tandis que la vente à la ferme, en 3e position, gagne 6 points. « Ce délaissement de la GMS est un signal faible mais c’est la première fois qu’on l’observe et ça mérite qu’on y prête attention », souligne Philippe Henry.

Des nouveaux consommateurs au pouvoir d’achat plus modeste… car le prix est moins un frein

En 2020, le bio recrute encore, avec +15 % de nouveaux consommateurs. Parmi ces nouveaux consommateurs, trois profils se distinguent : les femmes (17 % de nouveaux recrutés parmi les femmes), et de manière plus surprenante, les jeunes (21 %) et les CSP – (20 %). « Le prix est de moins en moins un frein, souligne Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio. 73 % des Français estiment que le bio est trop cher mais c’est en perte de 7 points ! Deux facteurs peuvent expliquer cette tendance : les consommateurs comprennent de plus en plus les tenants et les aboutissants du bio en production et donc le coût qu’il y a derrière. Et au quotidien les consommateurs ont mis de plus en plus des réflexes d’usage et d’achat qui participent à faire baisser les dépenses : achat de produits bruts, de saison, moins emballés, de circuit court donc sans marges intermédiaires, et ils gaspillent moins. »

Un consommateur qui a encore besoin d’être rassuré

En parallèle, le bio continue de bénéficier d’une bonne image (agriculture meilleure pour la santé, pour l’eau et les sols, pourvoyeuse d’emplois pérennes et produits de meilleure qualité nutritionnelle). Le logo AB est connu de 98 % des Français mais les consommateurs ont besoin d’informations sur les contrôles (61 %), la réglementation (60 %) –« surtout qu’elle va changer au niveau européen »-, sur l’impact environnemental (52 %) et sur la santé (50 %). « Enfin, de plus en plus de Français (45 %) s’interrogent sur l’origine des produits bio et l’Agence Bio va se saisir cette année de ce souci en croissance. Nous allons outiller les consommateurs pour les rassurer et garder leur confiance », conclut Philippe Henry.

 

La pomme de terre bio a aussi bénéficié de la crise

Avec 70 000 t de pommes de terre bio en 2020-2021, le bio reste un marché de niche mais qui progresse de manière certaine (+25 % de croissance moyenne annuelle sur les cinq dernières années). Surtout l’offre se développe. « Nous sommes aujourd’hui capables de proposer de nombreuses variétés différentes en bio, souligne Bertrand Lemaire, président de la Commission Bio au CNIPT, lors de la visio-conférence de l’Agence Bio du 19 mars. Nous développons notamment la pomme de terre rouge, la grenaille et aussi les petits calibres qui sont de plus en plus appréciés des consommateurs bio. Cette diversité est intéressante pour les usages culinaires, d’autant plus que les Français se sont remis à cuisiner avec les confinements. En 2020, la pomme de terre bio a subi les effets positifs de la Covid avec une forte hausse de la demande, en particulier sur la période de mars à juillet. »

Les achats de pommes de terre bio ont ainsi été en hausse globale de +16 % en 2020. En termes de circuit de distribution, la GMS a été un peu délaissée (-1 %) au profit des circuits spécialisés (+30 %). Les prix au détail sont restés stables (1,92 €/kg), « un point intéressant car même si on sait que le prix n’est pas le critère d’achat principal, il peut être un frein ». La taille de la clientèle est restée elle aussi stable sur 2020 (de 3,4 % en moyenne chaque mois), sauf pendant les deux confinements où elle a progressé (mars et novembre, avec une taille de clientèle de 4,3 %).

 

 

 

 

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