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Medfel - La tomate à l’honneur
Un pilotage futuriste des cultures sous serre

Les Serres de Goulaine testent de nouveaux appareils, capteurs et autres dispositifs pour améliorer à la fois la productivité et la qualité de leurs produits.

La nouveauté technologique est à chercher au cœur de la production de tomates. Vincent Olivon et Laurent Bergé, président de l’AOPn Tomates et Concombres, ont repris l’exploitation de 7 ha de serres à Basse-Goulaine (Loire-Atlantique) en 2005 et innovent régulièrement. Pour cela, ils ont acquis, dans le cadre d’un programme expérimental piloté par le Comité départemental de développement maraîcher et le CTIFL, un ordinateur dit climatique. L’usage de ce matériel est devenu assez courant. Ce qui l’est moins, c’est l’utilisation des options dans l’une des serres de 1 ha – la constuction de dernière serre remonte à 1991. « Avec ces capteurs, souligne Vincent Olivon, nous ne cherchons pas à diminuer la quantité d’énergie ou de solutions nutritives mais à subvenir le plus précisément possible aux besoins de la plante. » Le premier capteur est une sonde infrarouge qui mesure la température des plantes.  « Les données permettent de mieux maîtriser l’aération de la serre, explique-t-il. Ce facteur est important puisque de sa bonne gestion dépend le développement ou non de maladies. Le matin, l’air ambiant se réchauffe plus vite au contact des rayons du soleil que les plantes elles-mêmes. Si on ouvre trop tôt, la température au sein des plantes risque d’atteindre le point de rosée, température à laquelle l’humidité de l’air forme des gouttelettes d’eau. Or cette situation est très propice au botrytis. En retardant l’ouverture des ouvrants, nous constatons une limite du développement de la maladie. »
La mesure de la température des plantes a eu un autre impact, celui de la maîtrise de la chaleur en cas de canicule. « Auparavant, nous blanchissions les serres mais cela avait un effet négatif sur la productivité. Maintenant, nous arrosons la toiture. Toutefois nous allons passer à la brumisation à l’intérieur pour économiser l’eau. Mais nous nous appuierons toujours sur les relevés du capteur. »

Moins de maladies
Avant l’infrarouge, il y avait le “Sensortom” Hortimax qui jouait le même rôle indicateur que l’infrarouge en surfaces foliaires mais pour les fruits. Il s’agit de fruit artificiel qui mesure avec une grande précision la température du fruit. Le même raisonnement que pour l’infrarouge est effectué en comparant la température ambiante avec celle des fruits artificiels.
« Depuis que nous maîtrisons mieux la ventilation, nous n’effectuons plus de traitement généralisé contre le botrytis. Nous traitons dans les zones les plus sensibles pour la plante. Le botrytis du feuillage et sur tige est devenu rare car nous avons modifié la façon d’effeuiller. Le revers de la médaille, c’est que nous doublons le temps d’effeuillage et d’enlèvement des rafles. » D’autres éléments agissent en faveur d’une meilleure qualité sanitaire des plantes. « Tous nos plants sont greffés et apportent une meilleure productivité, rappelle-t-il. Nous évitons les maladies racinaires et foliaires comme le botrytis. Les plantes non greffées, moins vigoureuses en fin de cycle, sont plus sujettes à ces bio-agresseurs. »

Un meilleur arrosage
Dernière acquisition, la serre a été équipée d’un système dit Prodrain Hortimax depuis 2008. Pour optimiser l’arrosage, cet outil suit l’évolution du poids de la plante et du substrat. Couplé à une balance installée au centre de la serre, le logiciel calcule la croissance de la plante, l’évaporation et l’absorption d’eau et indique le drainage. « Nous avons tâtonné pour trouver les bons repères et les relier aux données de la station météo de l’ordinateur. Aujourd’hui, nous sommes plus précis dans le dosage et la période à laquelle il est nécessaire d’apporter de l’eau. » Mais ce procédé permet-il de réduire le volume d’eau nécessaire ? « Il est difficile d’apprécier les économies réalisées, car les outils s’intègrent dans tout un ensemble. Les économies les plus importantes en matière de fertilisation l’ont été avec le recyclage des eaux de drainage. Nous consommons 25 % de fertilisants en moins. Nous gagnons en calibres en fin de saison et en productivité. Mais quel que soit le résultat, assure le dirigeant des Serres de Goulaine, la caméra infrarouge nous est devenue indispensable pour gérer la ventilation le matin. »

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