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Tomate sous serre : l’intérêt d’un biogénérateur est confirmé

Les essais 2023 du centre CTIFL de Carquefou confirment l’effet biostimulant et de biocontrôle d’un biogénérateur en tomate, quelle que soit la variété et encore plus sur fibre de coco.

Le retour sur investissement d'un biogénérateur peut se faire en moins de deux ans.
Le retour sur investissement d'un biogénérateur peut se faire en moins de deux ans.
© V. Bargain

Depuis trois ans, le centre CTIFL de Carquefou, en partenariat avec les sociétés Divatec et Acuité-Participation, teste en tomate un biogénérateur inspiré des biofiltres nitrifiants utilisés en aquaponie. « Le principe est de mettre en œuvre un biofiltre appliqué aux solutions nutritives, dans lequel on crée des conditions favorables au développement de bactéries bénéfiques pour les plantes », explique Serge Le Quillec, du CTIFL de Carquefou. Sont visées notamment les bactéries nitrifiantes Nitrosomonas et Nitrobacter, qui transforment l’azote organique en azote minéral utilisable par les plantes, et des bactéries pouvant coloniser la rhizosphère, la protéger des pathogènes et avoir éventuellement un effet biostimulant.

Un effet renforcé sur fibre de coco

Les essais 2021 et 2022 sur Trovanzo (RZ) ont montré un effet de biostimulation des plantes, permettant une vigueur et un rendement supérieur, avec une action renforcée dans une conduite climatique plus générative permettant de contrebalancer l’impact du biogénérateur sur la vigueur. Les deux années d’essais ont également montré l’intérêt du biogénérateur pour limiter la présence d’Agrobacterium rhizogenes. L’essai a été renouvelé en 2023 avec les variétés Xavérius (Ax), Trovanzo (RZ) et Provine (Nu), pour voir si les réponses sont identiques pour toutes les variétés. Deux substrats ont aussi été comparés (laine de roche, fibre de coco) et la culture a été menée dans une conduite très économe en énergie (114 kWh/m² au 3 septembre).

Le biogénérateur a de nouveau permis une meilleure vigueur en tête (+7,9 %) et une surface foliaire plus importante (LAI +9,9 %). L’effet sur le rendement a été peu significatif cette année sur laine de roche (+1,6 %), la variété Trovanzo présentant le plus de différence. « La conduite économe en énergie, qui entraîne des plantes plus végétatives, n’a pas permis de valoriser les potentialités agronomiques du biogénérateur », estime Serge Le Quillec. Le gain de rendement (+5,7 %) et de chiffre d’affaires brut (+4,4 %) a été plus marqué sur Xavérius sur fibre de coco, du fait d’une contamination plus importante du témoin par Agrobacterium rhizogenes. Comme en 2021 et 2022, l’essai a en effet montré l’intérêt du biogénérateur sur la présence de la bactérie. Sur laine de roche, le niveau de contamination a été faible, avec peu de différences entre les deux modalités. Le substrat coco a été plus contaminé. Et l’eau de Loire biogénérée a permis de limiter la contamination par Agrobacterium rhizogenes et d’éviter les fortes contaminations.

Intérêt pour toutes les variétés

« Les essais 2023 confirment donc l’effet de biostimulation de la végétation et du système racinaire d’un biogénérateur, quelles que soient les variétés utilisées, résume Serge Le Quillec. Dans la plupart des cas, le poids moyen de fruits est plus élevé et le rendement augmente. Les essais confirment aussi l’effet de biocontrôle vis-à-vis d’Agrobacterium rhizogenes, avec un gain de rendement encore plus élevé sur les substrats coco les plus contaminés. » Les trois années, le biogénérateur a permis une augmentation du chiffre d’affaires brut (+ 5,4 % en 2021, +5,8 % à +17,1 % – coco avec +0,5°C sur 24 heures – en 2022 et +2,7 % à +4,4 % en 2023). « La résilience de la culture est augmentée dans un contexte climatique de plus en plus chaotique et le retour sur investissement peut se faire en moins de deux ans dans la plupart des cas », souligne Serge Le Quillec. Le CTIFL recherche actuellement un site pilote professionnel pour tester le système en situation réelle. Le biogénérateur sera aussi mis en expérimentation sur culture de concombre hors sol.

Bactéries biostimulantes et protectrices

Les bactéries se développent sur les Curlers et sont relargués dans la solution lors de leur agitation.

702 souches bactériennes des espèces Nitrosomonas sp., Pseudomonas fluorescens et Streptomyces sp., connues pour leurs activités de stimulation de la croissance des plantes (PGP : Plant Growth Promoting), ont été isolées en 2021 des racines de tomate et des Curlers (supports plastiques de développement des bactéries dans le biogénérateur). Les souches ont été testées sur quatre activités biostimulantes et de biocontrôle : production de l’hormone de croissance auxine, solubilisation du fer, antibiose Agrobacterium rhizogenes et antibiose Botrytis. 8 % des bactéries issues des Curlers présentaient quatre activités PGP et 20,6 % trois activités. 5,3 % des bactéries de la modalité biogénérateur présentaient quatre activités PGP et 29,5 % trois activités, contre 0,6 % des bactéries du témoin présentant quatre activités et 12,5 % trois activités. Le système racinaire était par ailleurs beaucoup plus développé avec le biogénérateur, ce qui peut confirmer la présence de bactéries PGP avec production d’auxine.

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