Tomate : comment Solarenn a réalisé son bilan carbone ?
Engagée dans la transition carbone depuis plusieurs années, la coopérative bretonne Solarenn a réalisé son bilan carbone. Cela lui permet notamment de pouvoir répondre à ses clients soumis depuis le 1er janvier à la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive.
Engagée dans la transition carbone depuis plusieurs années, la coopérative bretonne Solarenn a réalisé son bilan carbone. Cela lui permet notamment de pouvoir répondre à ses clients soumis depuis le 1er janvier à la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive.
« La question du carbone est un point important pour la filière tomate, note Isabelle Georges, directrice de Solarenn. Et pour pouvoir agir, il faut connaître les chiffres ». Avant même que cela ne devienne obligatoire, en 2025, dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone, la coopérative a donc décidé de réaliser son bilan carbone.
« Cela nous permet aussi de répondre à nos clients soumis depuis le 1er janvier 2024 à la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive, qui fixe de nouvelles obligations de reporting extra-financier, ce qui va les amener à s’informer du bilan carbone de leurs fournisseurs », développe Isabelle Georges.
Le diagnostic a été réalisé sur six mois à partir d’avril 2023 par un stagiaire en management environnemental, assisté d’un ingénieur carbone de la CCAOF (Fédération de révision des coopératives agricoles). Il s’est basé sur les données collectées auprès des maraîchers et sur la station de conditionnement et sur les chiffres de la base de données Agribalyse de l’Ademe pour la production, les emballages, le stockage, le transport...
Des émissions inférieures à la moyenne et à la concurrence marocaine
Le bilan est plutôt positif. « Nos émissions de gaz à effet de serre sont inférieures de 60 % à la moyenne nationale selon Agribalyse, qui est de 1,8 kg eq. CO2, indique Bianca Salaun Caetano, responsable QSE. Et elles sont inférieures de 40 % à celles de notre principal concurrent marocain ». Comme dans toutes les coopératives, le premier poste est la production des tomates, qui représente 84 % des émissions de CO2 de Solarenn.
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Les emballages et le fret représentent respectivement 6 % et 5 % du bilan. Les autres postes (services, immobilisations, déplacements, déchets, énergie) pèsent pour 5 % du bilan carbone. « Ces résultats sont liés aux efforts fait par Solarenn depuis longtemps pour réduire ses consommations d’énergie, analyse Isabelle Georges. La hausse des prix du gaz ces dernières années a amené les maraîchers à isoler les serres, à faire le choix de la cogénération, de la biomasse, à modifier leurs calendriers pour ne plus chauffer… Et sur la station, la hausse du prix de l’électricité nous a conduits à investir dans un nouveau groupe froid, dans le suivi des consommations, dans le solaire photovoltaïque... »
D'autres pistes de transition
La coopérative travaille aussi sur un plan d’action pour réduire encore son empreinte carbone. « A long terme, l’amélioration en production passe par le renouvellement et la modernisation des serres et par la recherche de nouveaux modes de chauffage comme l’énergie fatale, précise Isabelle Georges. A court terme, des améliorations sont encore possibles sur l’isolation des serres, l’achat de ficelles biodégradables, d’engrais et substrats plus responsables… ».
Des emballages carton et des intrants d'origine locale
La coopérative va aussi remplacer tous ses emballages plastique par du carton dès 2024, réduire les déchets et miser sur l’origine locale des intrants. Un travail sera fait pour mieux gérer la consommation électrique de la station, notamment celle du groupe froid. Et la coopérative va travailler avec les transporteurs pour les sensibiliser au bilan carbone et massifier les livraisons.