Raisin de table
Sous tunnel pour aller plus loin
« J’ai perdu totalement une de mes récoltes par éclatement à la suite d'une forte pluie. C'est ensuite que j’ai décidé d’installer mes vignes sous des tunnels », explique Joël Dupuy, ancien viticulteur, reconverti notamment dans la production de raisin de table. Depuis 2014, il produit une partie de son Muscat de Hambourg sous tunnel plastique de 5 mètres sur 3 000 m2. « Mon objectif était de me protéger contre la pluie, la grêle et de diminuer le nombre de traitements », continue le producteur lot-et-garonnais. En 3ème feuille, le système tient ses promesses. « Avec seulement deux applications au cuivre et quatre au soufre en poudrage de la floraison à la véraison, je n’ai eu aucun symptôme de mildiou, d’oïdium ou de botrytis. Et protégée par confusion, la vigne n’a reçu aucun insecticide. Et je dors tranquille quel que soit le temps ». Avec un rendement de 10 t/ha en 2ème feuille et de 7 à 8 t/ha en 3ème feuille, le producteur rentre dans ses objectifs. « J’obtiens des fruits bien plus beaux que ceux conduits en plan vertical à l’extérieur sous filets paragrêle ». Les vignes sont conduites en T-bord à 2,5 mètres par 1 mètre. Deux rangs sont couverts par tunnel. Leur frondaison forme une voute sous le plastique. « Avec cette conduite, le travail est plus facile. Les raisins sont à hauteur d’homme et la récolte se fait à l’abri du soleil ». Pour son installation de 3 000 m2, Joël Dupuy a investi 10 000 €. Et les serres ont été achetées d’occasion. A deux, il a fallu 15 jours pour monter les serres et le palissage. Autre avantage : la précocité. « Avec jusqu’à un mois d’avance par rapport à ma production extérieure, j’arrive à tenir mes clients plus longtemps ». La précocité est aussi l’objectif des producteurs du Sud-est qui se sont lancés dans l’aventure. Yves Texier, de la chambre d’agriculture du Vaucluse, confirme : « Avec des variétés précoces, certains arrivent sur le marché au 15 juin... »