Asperge et fraise : la problématique des emballages au centre des débats des salons ExpoSE et Expodirekt
L’édition 2019 d’ExpoSE et Expodirekt, salons spécialisés allemands en fraises et asperges, traitait des problématiques de l’emballage, du raccourcissement de la liste des matières actives autorisées et du déficit persistant de main-d’œuvre saisonnière.
L’édition 2019 d’ExpoSE et Expodirekt, salons spécialisés allemands en fraises et asperges, traitait des problématiques de l’emballage, du raccourcissement de la liste des matières actives autorisées et du déficit persistant de main-d’œuvre saisonnière.
« Le consommateur veut moins d’emballages plastiques ? Il aura moins d’emballages plastiques à l’avenir ! ». Les salons Expodirekt et ExpoSe qui se sont tenus fin novembre à Karslruhe se sont résolument inscrits dans les tendances sociétales actuelles. Les exposants de cette édition s’orientent donc vers des emballages conçus avec des alternatives au plastique. La cellulose confère par exemple un aspect transparent à des fenêtres intégrées à des poches (Messerle) ou à des cartons (SoFruPak). Le papier issu d’une forêt certifiée durable (FSC) résiste à l’humidité. Il se recycle par compostage. Le fabricant de bâche Böckenhoff a mis au point une bâche à laquelle il attribue une durée d’usage au champ de huit ans avant de devenir un matériau de sac-poubelle ou de goutte-à-goutte moitié moins cher que les équipements actuels. Verte et blanche, présentant un potentiel d’absorption de chaleur équivalent à une bâche classique, elle veut en plus s’intégrer plus harmonieusement au paysage.
Un besoin de 150 000 saisonniers supplémentaires en 2025
Les constructeurs de matériel sont pour leur part de plus en plus nombreux à proposer des alternatives mécaniques aux herbicides autant décriés par l’opinion publique allemande que française. Ils n’abandonnent pas la piste des robots pour compenser un déficit en saisonniers, chaque année un peu plus difficiles à recruter. « Les producteurs d’asperges comme de fraises ne savent plus s’il faut investir, intensifier les surfaces ou réduire la voilure. La main-d’œuvre est le facteur clé qui détermine la stratégie de ces exploitations », analyse Simon Schumacher, directeur du VSSE, le syndicat organisateur d’ExpoSe. « En 2025, l’Allemagne va avoir besoin de 150 000 saisonniers en plus des 180 000 déjà embauchés actuellement pour récolter 23 000 ha d’asperges et 13 000 de fraises(1). Aujourd’hui, le seul réservoir de main-d’œuvre disponible est roumain. Ces gens préfèrent des contrats à durée indéterminée et n’ont pas le rendement des travailleurs polonais qui trouvent pour beaucoup aujourd’hui un emploi dans leur pays ». Dans ces conditions, les producteurs allemands misent sur les saisonniers d’un pays tiers comme l’Ukraine. Mais le gouvernement allemand n’a toujours pas, contrairement à sa promesse, ouvert la discussion sur le cadre qui permettrait ces échanges.
Du coup, la tentation d’investir dans des robots de récolte augmente au fur et à mesure que leurs performances progressent. Une telle perspective intéresserait en priorité les grandes exploitations d’Allemagne du nord. « Dans le sud, elles sont plus petites et très portées sur la vente directe. Elles auraient du mal à résister à cette concurrence intranationale », avance Simon Schumacher qui craint à terme la naissance d’un « marché à deux vitesses ».