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RHF : union sacrée de l’amont à l’aval de la filière agricole

De gauche à droite : Eric Lepêcheur (Restau’Co), Hugues Pouzin (CGO), Etienne Gangneron (FNSEA), Frédérique Lehoux (Geco Food Service), Dominique Bénézet (SNRC) et Rachel Blumel (Coop de France)
© Philippe Gautier

Il ne manquait quasiment personne sur le stand de la FNSEA au salon de l’agriculture pour la présentation d’une position commune en faveur d’une commande publique responsable en RHD. Outre le syndicat agricole, s’étaient joints les représentants de la restauration (Restau’Co, SNRC, Geco Food Service) et des grossistes (CGI). L’ensemble avait signé un premier document remis dans le cadre des états Généraux de l’alimentation. Coop de France s’est associé dernièrement à la démarche.

Pour les organisations impliquées, lesconclusions des Etats généraux de l’alimentation doivent aujourd’hui se traduire de façon concrète par des mesures qui permettent de créer plus de valeur et de rémunérer de manière plus équitable chaque maillon et notamment les producteurs, tout en répondant mieux aux attentes des convives.

Cette position commune répertorie 8 propositions que les parties prenantes entendent porter aux différentes administrations compétentes :

  1. Défendre une exception alimentaire dans le code des marchés publics au niveau européen, en particulier sur la question de l’origine des matières premières
  2. Mener une réflexion avec tous les acteurs économiques présents au sein de nos territoires, sans opposer les modes de production, de fabrication et de distribution, dans une logique de filière et en ayant une vision du local qui soit adaptée au territoire
  3. Revaloriser les budgets consacrés à l’alimentation en restauration collective pour favoriser un achat public responsable
  4. Faciliter la prise en compte des évolutions de cours et du coût des facteurs de production (mécanisme efficient de révision des prix dans les marchés publics)
  5. Clarifier les critères de sélection des appels d’offre en matière d’alimentaire durable en intégrant des critères qualitatifs, environnementaux et sociaux afin que le prix ne soit plus le critère dictant les comportements d’achat
  6. Mieux utiliser les instruments de la commande publique (le sourcing) en renforçant la formation des acheteurs publics
  7. Réduire le gaspillage alimentaire en jouant sur la complémentarité des gammes de produits (produits agricoles frais, conserves, surgelés, …)
  8. Faire de la pédagogie auprès des convives

Lors de cette présentation, les différents responsables ont expliqué les raisons de leur engagement.

Etienne Gangneron, vice-président de la FNSEA a introduit le débat en rappelant que « la RHF est un levier dans la réflexion vers une meilleure relation entre producteur et convives. Mais quand le prix moyen d’un repas en restauration collective est de 1,40 €, comment générer une marge de manœuvre ? »

Frédérique Lehoux, déléguée générale de Geco Food Service (fournisseurs agroalimentaires) a rappelé que « les 3,7 Md de repas servir chaque année en restauration impliquent un volume conséquent de denrées à fournir. Il est important certes d’augmenter en gamme avec le local ou le bio mais en face, il est nécessaire d’avoir une commande publique raisonnable. Il n’est pas question d’opposer les différents circuits de distribution, d’opposer le local frais et le transformé industriel. Il ne faut pas être dogmatique : du produit transforme, il en existe aussi au niveau local. »

Pour Rachel Blumel, directrice de Coop de France Agroalimentaire, « participer à un travail collectif autour de la RHF est important pour la coopération. On ne peut pas considérer uniquement que la grande distribution. Il manque aujourd’hui un levier pédagogique auprès du consommateur concernant le prix des denrées. Il faut savoir expliquer pourquoi le prix augmente. »

Hugues Pouzin, délégué général de la CGI, a souligné qu’« une redéfinition des circuits courts était nécessaire. Le maillon grossiste est aujourd’hui absent des décisions parce qu’il est encore mal connu des politiques. Dans ses livraisons, un grossiste gère en moyenne 20 produits différents en conditionnement dépassant rarement les 100 kilos : c’est cette distribution capillaire qu’il faut sauvegarder ».

Eric Lepêcheur (Restau’Co) s’est montré très clair : « Nous avons plusieurs fois attiré l’attention sur les budgets dont dispose la restauration collective. Aujourd’hui, pour atteindre l’objectif de 50% de bio comme demandé, il faudrait une revalorisation de 0,20€ par repas. Nous n’avons reçu aucune réponse et nous devenons impatients. La loi à venir ne résoudra pas tout. Et même, après sa promulgation, comment fait-on ? »

En fin de compte, Dominique Bénézet, délégué du SNRC (restauration commerciale) a rappelé que « le donneur d’ordre a in fine la mais sur la qualité des produits. Mais comment faire lorsque les appels d’offres sont basés sur le prix et que en même temps il faut augmenter la gamme. »

 

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