Réunion UMMG à Nice : la forme retrouvée des marchés de gros
Réunie entre le 27 et le 29 avril derniers, l’Union mondiale des marchés de gros (UMMG) avait accepté l’invitation du MIN de Nice qui fêtait son quarantième anniversaire pour sa rencontre de printemps. L’ambiance était au beau fixe chez les participants : la remise en cause du format actuel de grande distribution mettait plus que du baume au cœur. En effet, cela valide le concept de marchés de gros comme alternative et pour le président de l’UMMG, le Portugais José Augusto Ramos-Rocha, les différentes réponses à la concurrence de la grande distribution étaient plutôt positives.
Pour lui, tout est aussi question de bon sens : “Avec les centrales d’achat, on arrive à des choses bizarres : un produit agricole peut parcourir 300 km pour arriver à un dépôt et ensuite refaire 300 km dans l’autre sens pour revenir à un point de vente proche du lieu de distribution”, a souligné José Augusto Ramos-Rocha, lors d’un point presse, et de citer les modèles d’intégration grossistes-détail développés à Barcelone et en Italie, ou encore la campagne nationale en faveur de la vente de légumes et fruits frais chez les petits commerçants lancée par les marchés de gros allemands.
Le décret d’application devrait paraître mi-juin
Côté français, les participants auront sûrement regretté l’absence du ministre du Commerce, Christian Jacob, un temps annoncé. Le décret d’application sur la nouvelle loi régissant les marchés de gros devra attendre encore un peu : la mi-juin est désormais avancée pour la parution de ce texte important, qui doit encore passer devant le Conseil d’Etat. Néanmoins, la présence de Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, a apporté son lot d’échanges. A un grossiste en fruits et légumes qui lui demandait quel moyen connaissait-il de réguler un marché encombré autrement que par le prix, il s’est laissé aller à la nostalgie de l’époque du retrait : “L’Europe a abandonné l’idée de gestion de marché et on se croit aujourd’hui intelligent de parler de gestion de crise. Pour les produits frais, il n’existe pas d’autre solution que le retrait”.
A Bernard Piton, président de l’UNCGFL qui l’appelait à entamer sur le débat sur des “filières de compétences”, il a reconnu qu’il existait d’autres chantiers à mener ensemble que ceux qui les opposent habituellement. D’ailleurs, l’idée d’une réunion régulière entre la section produits frais de la CGI (le grand syndicat du commerce de gros) et la FNSEA est dans les tuyaux. Cela changera des habituels duels avec la FCD. La douceur niçoise semblait parfois propice aux découvertes.