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Pays de la Loire
Quand l'Anjou se met à produire du raisin de table

Une association d'insertion commence à récolter les fruits de son projet démarré en 2010. Quatre tonnes devraient être commercialisées en circuit court.

Le raisin de table n'est pas une spécialité du Maine-et-Loire réputé pour ses vins d'Anjou. Le climat et les contraintes réglementaires, notamment sur les raisins mixtes, de cuve et de table, ont fortement limité leur développement. Des expériences sont tentées chez des maraîchers pour la vente directe. L'association Initiatives Emplois basée à Vihiers, spécialisée dans la mise à disposition de personnel auprès d'employeurs, a créé il y a quelques années un atelier d'apprentissage pour la taille de la vigne. « Nous voulions, affirme Philippe Cesbron, trésorier de Initiatives Emplois Services, une association qui émane d'Initiatives Emplois, mettre en adéquation les demandes des viticulteurs en termes de main-d'œuvre qualifiée et l'insertion des demandeurs d'emploi du secteur. L'objectif est de montrer aux futurs salariés le cycle de la vigne tout au long de l'année. »

Un atelier jus de raisin est ainsi organisé depuis 2012 sur une parcelle de 1,10 ha louée à un viticulteur. De 2011 à 2013, le projet de raisin de table prend forme avec la plantation de pieds de vigne sur deux parcelles totalisant 1,50 ha à Rablay-sur-Layon. Sur les conseils notamment d'un pépiniériste du Lot-et-Garonne, les variétés Exaltat, Ora, Cardinal, Centennial, Chasselas, Lival et Exalta ont été choisies avec soin pour respecter la réglementation, leur adaptation au terroir et la volonté d'étaler les récoltes. La première cueille, 200 kg, a eu lieu en 2014. Elle a été vendue à une centaine de personnes venue cueillir elle-même les raisins, la pesée étant réalisée en bout de champ.

Ce réseau d'acheteurs est constitué en majorité de bénévoles. Certains participent aux travaux dans les trois parcelles et accompagnent le seul employé managé par deux vignerons de l'association. D'autres ont répondu à l'appel d'une souscription pour l'achat d'un pied de vigne. Quatre Amap ont commercialisé les premières grappes ainsi que l'épicerie locale du village et une épicerie solidaire des Deux-Sèvres.

Une opportunité en bio

« Cette année, le réseau de bénévoles ne va pas suffire à écouler les 4 t prévues, précise Géraldine Fradin, salariée et chargée du projet à Initiatives Emplois Services. Nous projetons de nous appuyer sur les magasins locaux, le réseau des Amap, de Biocoop et de la plate-forme Bio Loire Océan et ses formules paniers. »

Les parcelles sont en deuxième année de conversion en bio. « Le marché bio est porteur, souligne Philippe Cesbron. L'étude de marché menée il y a cinq ans a montré une opportunité pour ce produit absent de la région. » En régime de croisière, le tonnage devrait atteindre les 15 t, ce qui devrait permettre de dégager des revenus pour développer le chantier d'insertion. Philippe Cesbron imagine bien cinq à six demandeurs d'emploi par an en formation.

En attendant, les objectifs pour le jus de raisin ne sont pas atteints. Cette année, 2 000 bouteilles estampillées Grain d'Emploi seront commercialisées, loin des 4 000 que pourrait produire la parcelle. « Le nombre de grappes est atteint pour cette vigne déjà âgée, mais la sécheresse va pénaliser le volume. » A quel prix sera vendu le raisin de table dont la cueille a dû démarrer le 29 août ? « Nous nous baserons évidemment sur les prix des maraîchers du secteur mais surtout ceux du Sud. Il existe aujourd'hui des mercuriales de prix disponibles. » En 2014, le prix moyen(1) d'un raisin blanc bio vendu en magasins spécialisés a été comptabilisé entre 4,73 €/kg (4,90 €/kg pour le noir) en juillet 2014 et 4,54 €/kg en septembre (4,54 €/kg pour le noir). Finalement, cette initiative donnera-t-elle à terme des idées aux producteurs de la région ?

(1) Source Services des Nouvelles des Marchés.

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