Agriculture bio
Produits importés : extension du domaine de la lutte
Les coopératives f&l espagnoles et italiennes ont apporté leur soutien à Felcoop et l’UGPBAN dans le dossier concernant les produits bio des pays tiers.
Les coopératives f&l espagnoles et italiennes ont apporté leur soutien à Felcoop et l’UGPBAN dans le dossier concernant les produits bio des pays tiers.
Le feuilleton printanier opposant la banane des Antilles et la filière bio (cf. FLD Hebdo du 9 mars) a pris un nouveau tournant le 5 avril. Durant son assemblée générale qui se tenait le même jour, Felcoop a ouvert sa tribune à l’UGPBAN pour une conférence de presse sur le sujet. À cette occasion, la fédération et la coopérative ont fait part de la pétition envoyée à Stéphane le Foll, ministre de l’Agriculture, et Phil Hogan, commissaire européen à l’Agriculture : elles réclament, pour les produits bio importés dans les pays tiers, les mêmes obligations que celles imposées aux agriculteurs de l’Union européenne. En d’autres termes, substituer “l’équivalence” en cours par la conformité. Le document a été signé par de nombreuses coopératives, syndicats et associations : FNSEA, Coop de France, GEFeL, ANPP, Cirad, Agrial, Saveol, Teranéo, Perlim, Blue Whale, Reo Veiling (Belgique)…
Le caractère inédit était la prise de position des représentations des coopératives f&l européennes. Davide Vernocchi (coopération f&l italienne) a rappelé que « le manque de réciprocité constitue, sans aucun doute, un obstacle au bon fonctionnement des échanges et une barrière critique à la concurrence loyale sur le marché ». Dans un message vidéo, Cirilio Arandis, président du conseil des coopératives espagnoles de fruits et légumes, a enfoncé le clou : « Nous avons dénoncé l’autorisation d’importer en UE des fruits et légumes subissant des traitements phytos interdits par l’Europe. Aujourd’hui, ce sont nos confrères de l’UGPBAN qui tirent la sonnette d’alarme. Mais, c’est un problème qui affecte l’ensemble des producteurs et coopératives européennes ».
Nommément mis en cause, le Synabio n’a pas tardé à réagir : « Les attaques visant les opérateurs de l'agricuture bio – mais aussi toute la chaîne de contrôle – sont particulièrement graves », indique-t-il dans un communiqué. Et de revoyer la balle : « Le Synabio est prêt à contribuer avec tous les acteurs qui le souhaitent – producteurs et leurs groupements, organismes de développement agricole, instituts techniques et de recherche, opérateurs économiques et organismes certificateurs – au développement de la banane bio aux Antilles. »
Éric de Lucy a dénoncé « ces bananes bio qui sont en fait du faux bio vendu au prix du vrai ».