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Finistère : « Nous produisons des jeunes pousses toute l’année sous abris froids »

Producteurs dans le Finistère, Frédéric Boutouiller et son père Jean-Pierre ont choisi de développer les abris froids pour produire des jeunes pousses de qualité toute l’année.

Adhérents de la Sica Saint-Pol de Léon, Frédéric et Jean-Pierre Boutouiller produisent des jeunes pousses de salade, des pommes de terre primeur, des carottes, des brocolis, des mini-légumes, du navet, du cerfeuil tubéreux, des haricots verts et des petit pois. Ils disposent de deux exploitations, une en bio de 25 ha et une en conventionnel de 20 ha, pour 6 UTH. Lancée en 2006, la production de jeunes pousses en contrat avec Florette et Bonduelle se faisait d’abord uniquement en plein champ, au printemps, en été et en automne.

« Quand je me suis installé en 2014, nous avons décidé de produire de la jeune pousse toute l’année, explique Frédéric. Pour cela, nous avons repris du foncier et construit 1 ha de grands abris plastiques. Nous en avons remonté 1 ha en 2016. Puis, après avoir converti une partie de l’exploitation en bio, nous avons construit 1 ha de grands abris en bio en 2019 et nous en remontons 3 ha en 2022. » Toutes les serres sont de grands abris simple paroi JRC de 6,10 m au faîtage, avec aération permanente par les pignons. L’irrigation se fait par aspersion, à partir de l’eau d’un forage complété par un bassin de rétention. « Les 4es gammistes demandent une analyse de l’eau chaque mois », précise Frédéric Boutouiller.

Intérêt écologique, économique et pour le travail

Cinq cultures par an sont réalisées successivement sous les abris en pomme de terre primeur, roquette, laitue, épinard, mâche. « Les abris nous ont permis d’introduire de la mâche en hiver et de la pomme de terre primeur, pour laquelle il y a de la demande et que nous plantons fin novembre pour une récolte à partir de mi-mars, précise Frédéric Boutouiller. Nous réalisons soit quatre cultures de jeunes pousses et une de pomme de terre primeur, soit trois cultures de jeunes pousses, une de mâche et une de pomme de terre primeur. » Les grands abris ont aussi permis de développer la production de roquette en été.

 

« L’été, produire de la roquette en extérieur était très compliqué à cause des altises, explique le maraîcher. Il fallait couvrir la culture et la qualité n’était pas extra. Sous abri, il n’y a pas d’altises, du fait sans doute d’une atmosphère plus humide. Nous maîtrisons mieux l’irrigation et il n’y a pas de problème d’enherbement. Alors que le rendement était en moyenne de 5-6 t/ha en extérieur, avec parfois des cultures ratées, il atteint 8 t/ha sous abri. » Et globalement, les maraîchers sont pleinement satisfaits de leurs grands abris plastiques.

« Les abris nous ont permis de développer la pomme de terre primeur et la mâche et de produire des jeunes pousses toute l’année, souligne-t-il. La qualité est améliorée, car nous pouvons créer le climat dont la culture a besoin en gérant l’irrigation, l’aération, les apports d’engrais. » La production est également moins gourmande en intrants. « Nous arrosons moins et nous traitons moins, apprécie Frédéric Boutouiller. Une désinfection vapeur par an suffit, alors qu’en extérieur, il faut désinfecter toutes les deux cultures. C’est donc plus intéressant au plan écologique et économique, encore plus aujourd’hui vu le prix de l’énergie. Nous travaillons d’ailleurs à peu près de la même façon en conventionnel et en bio. En roquette par exemple, il n’y a aucun traitement, uniquement un apport d’engrais foliaire. Enfin, le travail sous grands abris est beaucoup plus agréable qu’en extérieur, notamment en hiver. »

Le coût

L’investissement pour les nouveaux abris montés en 2022 s’élève à 20 €/m² (17 €/m² en 2019). S’y ajoutent 4 €/m² pour l’irrigation, plus le terrassement, un bassin tampon et le coût des études et démarches administratives (demande de permis de construire, étude loi sur l’eau, étude d’impact environnemental).

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