Lancement de campagne
Pommes : une production française finalement un peu en dessous des prévisions
Une très bonne qualité des fruits devrait compenser en partie des volumes en retrait pour certaines variétés de pommes. Reste à savoir quelle sera la propension du consommateur à payer plus chers les fruits dans le contexte inflationniste actuel.
Une très bonne qualité des fruits devrait compenser en partie des volumes en retrait pour certaines variétés de pommes. Reste à savoir quelle sera la propension du consommateur à payer plus chers les fruits dans le contexte inflationniste actuel.
La traditionnelle conférence de lancement de la campagne de l’Association nationale pommes poires (ANPP) le 25 août a permis de faire le point sur la saison. La date-pivot du 15 août était attendue par les producteurs : faisant face à une période de canicule et de sécheresse inédite, ils étaient en attente d’une météo plus clémente et surtout de pluie. Cela n’a pas totalement été le cas. Du coup, la récolte devrait être un peu en retrait par rapport aux prévisions annoncées à l’occasion de Prognosfruit au début du mois.
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Des volumes un peu orientés à la baisse
La production française de pommes devait atteindre 1,468 million de tonnes selon les prévisions de l’Association nationale Pommes Poires début août. A l’occasion du lancement de la campagne, Vincent Guerin, de l’ANPP, s’est prêté au délicat jeu d’ajuster la prévision à partir des remontées des producteurs. L’absence de pluie s’est fait durement ressentir, renforçant la situation de sécheresse avec sa cohorte d’impacts : stress hydrique, chutes de fruits, fentes, voire dans certaines zones au Sud, arrêt de la cueillette d’une pomme manquant de coloration.
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Finalement, le chiffre de 1,350 million de tonnes, soit une baisse de production d’environ 10 %, est avancé au regard des différentes situations.
Pour les variétés dites « internationales » (Golden, Gala, Granny…), le recul pourrait atteindre 10 %, en raison d’un potentiel en Gala non totalement réalisé. La rectification la plus drastique du volume commercialisable devrait toucher cette variété.
En revanche, les variétés Club, Pink Lady en tête, et les variétés « terroirs » comme Belchard ou Reine des reinettes seraient orientés à la hausse (+10 % et +7 % respectivement) : l’entrée en production de jeunes vergers expliquent cette bonne tenue.
Une pomme 2022 particulièrement gustative
Cette situation française se retrouve aussi au niveau européen. Sur l’Italie, une baisse de 30 % par rapport au début août a été évoquée. Pareil pour l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas. Seule la Pologne conserverait ses 4,5 Mt annoncées mais elle a déjà indiqué que 68 % des volumes seraient destinés à la transformation. Hors de l’Europe, le gel a réduit fortement la récolte en Chine (-20 %) et seule la Turquie est en progression.
Néanmoins, il existe des raisons d’espérer pour cette saison. En effet, l’offre gustative s’annonce de très bonne qualité. Les taux de sucre devraient être exceptionnels. Au niveau des calibres, ceux-ci seront supérieurs à la campagne précédente mais sans répondre à toutes les attentes des producteurs. La Gala, que l’on avait pris l’habitude ces dernières saisons, de trouver rouge, sera cette année moins colorée avec une belle robe bicolore. Enfin, avec le retour d’un climat plus clément depuis mi-août, les variétés plus tardives ont un potentiel pleinement préservé.
Quelle sera la position de la distribution française ?
Alors que la consommation de pommes en frais est en souffrance, l’ANPP prend le pari de la reprise cette année avec un produit de haute qualité. Les distributeurs présents au lancement de campagne se sont montrés prêts à jouer le jeu.
Ainsi, Vincent Othenin (Lidl France) a annoncé officiellement que l’enseigne ne commercialisera que des pommes bicolores d’origine France pendant la saison. Il a aussi rassuré les producteurs présents sur la planification variétale : « Nous avons mis en place un calendrier afin de bien effectuer les déstockages ». Du côté de Casino, la préférence ira aussi aux pommes françaises, comme l’a confirmé Xavier Calvarin qui a aussi souligné que l’enseigne travaillera sur de gros calibres de préférence. « Il faudra déjà bien travailler en rayon, a commenté Laurent Verdier (Auchan), car nous avons remarqué depuis décembre dernier, une baisse des ventes des variétés club dont le prix est supérieur à la moyenne ». Tout le contexte inflationniste est là. L’offre d’Intermarché devrait, pour sa part se concentrer : « L’objectif est d’avoir une pomme régionale dans chaque magasin, en complément d’une variété club et d’une basique », a précisé Sandrine Miollon.
Vergers écoresponsables : la communication gagne en puissance
Fort d’une notoriété de 47 % et d’un excellent taux de confiance de 70 %, le label Vergers écoresponsables renforce singulièrement sa communication pour cette campagne. Au cœur du dispositif, une puissante campagne TV se déploiera en deux vagues. La première se déroulera du 7 au 25 novembre : la vidéo promotionnelle « Demain se récolte déjà ici » ouvrira la soirée « fiction » du vendredi sur France 2 et celle du mardi et du dimanche sur France 3. Plus de 155 millions de contacts sont attendus. Une seconde vague interviendra en février 2023.
Ce dispositif sera complété par des actions sur les réseaux sociaux, des vidéos pédagogiques, des actions en points de vente et en restauration, ainsi que des événements tels que l’opération Vergers ouverts à partir du 27 août, avec 36 vergers participants. Les Vergers écoresponsables se lancent aussi dans le parrainage sportif avec la course La Scintillante organisée par l’institut de lutte contre le cancer Léon Bérard à Lyon le 9 octobre.