Sival 2019
Petits fruits bio : les transformateurs veulent des produits français
Les transformateurs utilisateurs de petits fruits bio ont le plus souvent recours à l'importation, mais sont demandeurs d'une production "made in France", comme l'a montré la table ronde sur les petits fruits bio lors du Sival, mercredi 16 janvier.
Les transformateurs utilisateurs de petits fruits bio ont le plus souvent recours à l'importation, mais sont demandeurs d'une production "made in France", comme l'a montré la table ronde sur les petits fruits bio lors du Sival, mercredi 16 janvier.
Les petits fruits bio sont une production encore confidentielle en France (629 ha en 2017, soit 3,5 % des surfaces de fruits bio), mais qui cherche à se développer pour répondre à une demande croissante des consommateurs et des transformateurs. Lors du Sival, les participants à la table ronde organisée par Inter Bio des Pays de la Loire, Initiative Bio Bretagne et Biocentre, ont tous témoigné de cette tendance. « Nos volumes ont doublé entre 2001 et 2018, indique Thierry. Filippi, producteur de petits fruits et de légumes près d’Orléans depuis 1998. La demande est de plus en plus forte, en volumes comme en qualité ». Même son de cloche chez Cédric Guillemot, fondateur de Fruit Ride, qui commercialise des snacking à base de fruits bio. « Il y a une vraie demande des consommateurs pour des produits sains, au-delà du bio », précise-t-il. La start-up se fournit en purée de fruits rouges chez les Coteaux Nantais, qui ont à la fois une activité de production et de transformation.
Mais faute de volumes suffisants en France, la plupart des transformateurs se fournissent largement à l’étranger, pays de l’Est en tête. « Nos yaourts sur lits de fruits rouges sont nos produits qui se vendent le plus, mais malheureusement ils ne sont pas à base de fruits français », regrette Jean-Michel Péard, d’Invitation à la ferme, un réseau de fermes laitières bio. Les transformateurs présents à la table ronde se disent en tout cas prêts à mettre le prix qu’il faut pour des produits français. « On est demandeurs de partenariats avec des producteurs français, et pourquoi pas à terme créer une filière nationale », assure Gilles Lebrun, de l’Esat du Bois Jumel, qui emploie une quarantaine de travailleurs handicapés sur deux ateliers de transformation agroalimentaire dans le Morbihan. Plus de producteurs français, donc, pour répondre à cette demande, mais aussi pour que les techniques de production progressent. Car, pour Michel Delhommeau, des Coteaux Nantais, « plus on aura de producteurs, plus on trouvera de solutions concernant les ravageurs, le désherbage ou la ressource en eau. »